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L’APIX bloque l’autoroute à péage sur le chemin de l’AIBD

Auteur: infosrewmi

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L’Etat du Sénégal via l’Apix et le Groupe Eiffage viennent de boucler suivant les règles de l’art le prolongement de l’Autoroute à Péage entre Diamniadio et l’Aéroport International Blaise Diagne.

Ce tronçon long d’environ 17 km vient compléter l’axe Dakar-Diamniadio est enfin une réalité même si son objectif premier laisse à désirer, car, faut-il le rappeler, il doit à titre principal assurer la desserte d’un aéroport dont l’ouverture est décalée.

Mais ne boudons point notre plaisir, car ces travaux, qui découlent du contrat complémentaire de février 20914 signé l’Etat représenté par les ministres en charge  des finances et son homologue en de la Promotion des investissements et des partenariats et la SENAC SA, constituent un bel ensemble infrastructurel avec le diffuseur de la RN2 , les gares sur bretelle et en pleine voie et les différents ouvrages d’art et passerelles piétonnières, le tout réalisé conformément au planning d’exécution calé sur 29 mois avec une date de mise en service fixée pour ce mois d’aout 2016 .

Et nous y voilà et sans le flot incessant des mouvements humains allants et venants d’un aéroport qui tarde, mais, à coup sûr, va bientôt décoller au grand bonheur de tous  et, surtout de SENAC SA qui avait fixé ses projections de recettes sous la garantie d’un aéroport ouvert et en service à l’horizon depuis cinq ans.

C’est dire que les prévisions sont présentement faussées même si l’Etat souverain s’était engagé à lui garantir un paysage socio-économique et infrastructurel propices à un exercice équilibré de ses activités  Autrement dit, le contrat de concession se caractérisant par le souci constant d’une répartition des risques, il est fort probable que le concessionnaire qu’est SENAC SA et le concédant qu’est l’Etat se retrouveront pour discuter des clauses compensatoires prévues dans ce type de contrat et ce, surtout, s’il est avéré qu’au vu des pertes de recettes induites par la non opérationnalité de l’AIBD, la bonne gestion du contrat  

Et cela est bien explicité par le juriste économiste Assane Fall dans sa contribution parue dans le journal Le Soleil du jeudi 18 aout : « Dans le cas où, à la signature du contrat de concession, les recettes prévisionnelles sont insuffisantes pour permettre à l’opérateur privé d’atteindre l’équilibre, l’Etat peut participer au financement de l’infrastructure en versant des concours publics selon des modalités définies dans la procédure d'attribution de la concession.

Une concession repose sur une répartition claire et équilibrée des risques qui est établie entre les cocontractants à la signature du contrat. Chaque partie a donc des obligations bien définies sur toute la durée du contrat. Dès lors que ces obligations sont respectées, aucune des parties ne peut réclamer une quelconque compensation qui n’était pas prévue dans le contrat » 

Maintenant quid des usagers ?  La question n’est pas superflue, car au-delà de l’AIBD, le tronçon AIBD-SINDIA réalisé par l’Etat à travers l’AGEROUTE offre une continuité de route permettant de relier Mbour et la petite côte voire Thiés via Diass en un temps record. Mais à quels prix ?

Là se situe le débat encore que faudrait-il que nous sachions comprendre clairement le principe fondateur des autoroutes à péage !

En effet « contrairement à d’autres domaines où aucune alternative n’existe, une concession autoroutière est une alternative payante à un itinéraire gratuit. Un conducteur particulier ne souhaitant pas payer le péage a donc toujours la possibilité d’emprunter une autre voie, qui elle est gratuite. C’est ce que l’on appelle le principe de l’« utilisateur-payeur » qui permet de faire réaliser par un opérateur privé des infrastructures de qualité en minimisant la contrainte sur le budget de l’Etat ».  

Et c’est justement l’Etat qui fixe de façon contractuelle avec SENAC SA les prix en vertu de divers paramètres excluant tout diktat  du concessionnaire. Mais si rien n’empêche cet Etat et le concessionnaire de se retrouver autour de ce  contrat pour réajuster les choses sans pour autant en rompre l’équilibre, il faudrait que, en dehors de toute démagogie ou de populisme à la Hugo Chavez ou à la Mugabé, les politiques adeptes de la danse du ventre et leurs pendants docteurs es chimères s’abstiennent de polluer un sujet trop sérieux pour être traité par des sorciers moins encore par des apprentis sorciers !

Que l’Etat veuille augmenter les tarifs pour s’aménager des ressources additionnelles pour soutenir les ambitieux projets du PSE via des mécanismes inspirés de la fameuse Redevance de Développement des Infrastructures (RDIA) adossée sur les billets d’avions  ou qu’il veuille satisfaire des préoccupations autres par la baisse de  tarifs contractuels connus depuis toujours, c’est son droit le plus absolu ! 

Mais de grâce, que l’Etat s’assume et convoque les dispositions et mécanismes pertinents du contrat de concession le liant à SENAC SA pour ce faire et coupe court aux rumeurs et manipulations de toutes sortes des lobbies bureaucratico-affairistes qui aiguisent leurs dents, rêvant d’une SENAC SA réduite en charogne !

Il y va de la crédibilité de tout Etat soucieux de sa crédibilité d’Etat de droit ! 

Auteur: infosrewmi
Publié le: Samedi 20 Août 2016

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