L’Union des magistrats du Sénégal (UMS) appelle ses membres à se saisir des violations de la loi pénale lors des manifestations politiques et à leur donner les suites judiciaires qui s’imposent, quels que soient les auteurs.

Dans un communiqué reçu jeudi à l’APS, l’UMS déplore les manifestations politiques ayant entraîné des morts et des blessés et exhorte ’’les magistrats compétents à se saisir de tous les faits constitutifs d’infractions à la loi pénale commis à l’occasion de ces manifestations et à leur donner toutes les suites judiciaires qui s’imposent, quels que soient leurs auteurs’’.

Le bureau exécutif de l’UMS annonce par ailleurs avoir constaté ‘’que dans le même temps, des officiers de police judiciaire ont, dans le cadre d’enquêtes préliminaires, ordonné des mesures de garde-à-vue, sur instructions du ministre de l’Intérieur, sans en informer le procureur de la République, voire même contre son avis’’.

L’UMS rappelle que la police judiciaire ’’est exercée sous la direction du procureur de la République et que les officiers de police judiciaire sont tenus de l’informer sans délai des crimes, délits et contraventions dont ils ont connaissance’’.

Le bureau exécutif de l’Union des magistrats souligne que ‘’les abus commis par les officiers de police judiciaire dans l’application des mesures de garde-à-vue peuvent entraîner le retrait temporaire ou définitif de leur qualité d’officier de police judiciaire, sans préjudice des autres sanctions qui pourraient leur être appliquées’’.

Une dizaine de civils et un policier sont morts dans les affrontements opposant la police à des opposants, qui protestent, depuis le 27 janvier, contre la candidature d’Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu dimanche.