"Cessez les excuses, assumez " : Un économiste accuse la BCEAO de faillite dans le scandale de la dette cachée
Dans une lettre ouverte adressée au Gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Famara Ibrahima Cissé, président de l’Association Citoyenne pour la Stabilité et l’Intégrité Financière (ACSIF), ingénieur financier certifié HEC-Paris et chercheur à l’UCAD, interpelle l’institution sur sa responsabilité dans le scandale de la dette cachée sénégalaise estimée à près de 7 milliards de dollars. Cette missive, rendue publique ce dimanche, fait suite aux révélations de la Cour des comptes, confirmées par le cabinet Mazars et le FMI, sur une sous-évaluation massive de la dette publique.Cissé conteste l’argument du Gouverneur selon lequel « la Banque centrale n’avait pas ces informations », soulignant une omission cruciale : « vous omettez le fait que tout flux financier, qu’il provienne d’emprunts intérieurs ou extérieurs, transite nécessairement par les circuits bancaires placés sous le contrôle et la régulation de la BCEAO. ».
Il insiste sur le « devoir de vigilance et d’alerte » qui incombe à la BCEAO, estimant que cette dernière « impose à l’institution non seulement de suivre mais aussi de signaler tout endettement atypique, disproportionné ou non conforme aux principes de transparence budgétaire. »
Le chercheur critique l’inaction de la BCEAO face aux rapports accablants, notant que « les constats de la Cour des comptes, les analyses du cabinet Mazars, ainsi que la confirmation par le FMI de la sous-évaluation de la dette sénégalaise, auraient dû amener la BCEAO à se saisir pleinement du dossier. » Il déplore l’absence d’initiatives comme « un audit indépendant, instaurer un mécanisme d’alerte renforcé et en tirer toutes les leçons nécessaires pour restaurer la confiance. » Selon lui, en se limitant à un mandat « exclusivement monétaire », la BCEAO risque « d’apparaître comme complice par omission, fragilisant ainsi la crédibilité de l’ensemble de l’espace UEMOA. »
Cissé va plus loin en qualifiant cette situation de « faillite de vigilance », affirmant que « la BCEAO, en ne remplissant pas son obligation de mise en garde et de supervision indirecte, a failli à son rôle de gardienne de la discipline collective. » Il souligne que « dans une Union monétaire où la stabilité repose avant tout sur la confiance, aucune institution ne saurait se soustraire à sa part de responsabilité. »
Enfin, il appelle à une action décisive : « L’heure n’est donc plus aux déclarations défensives ou minimalistes. Elle est à une prise d’acte courageuse et à l’engagement d’une réforme en profondeur des mécanismes de surveillance et d’alerte, afin qu’un tel scandale ne vienne plus jamais ébranler la stabilité économique et financière de nos pays et compromettre l’avenir de millions de citoyens qui placent leur confiance dans nos institutions. »
Commentaires (7)
Cela sent un autre gros scandale !
Demlen tokk personne ne vous prend aux serieux avec l avenement de pastef la rigueur intellectuelle qu on connaissait du leadership senegalensis s effrite
Qui a caché Quoi, Ou, Quand et Comment.
On attend de voir.
Dans l'opposition, on pouvait vous laisser le temps de prouver vos âneries, maintenant le pouvoir c'est vous avec tout ce que cela comporte de moyens. Prouvez ou taisez vous.
Le Gorgorlu a faim et ne veut rien savoir de vos théories.
J'attends le Procureur-Gestapo qu'il vienne me chercher au Canada, au moins j'aurais un billet d'avion gratuit vers le bled et un séjour à la seule prison au monde au bord de l'océan.
Kouma Saaga, Fayou Naa.
Teup Leumbeul, Teubeuti Leumbeul....
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