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MÉDIATION, MENSONGES ET COMPLICITÉ : Pourquoi la crise casamançaise s’enlise

Auteur: Bakary KONTÉ

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Les médiateurs se frottent les mains et ne souhaitent pas la fin de la crise. La Gambie et la Guinée-Bissau, deux Etats au cœur de la crise, des journalistes proches du maquis, tout le monde y trouve son compte…Depuis plus de deux décennies la crise casamançaise trouble le sommeil des populations et freine le développement de la Casamance. L’Etat sénégalais a souvent nommé plusieurs personnes, qui doivent jouer le rôle de médiateurs pour mettre fin à la crise, mais aucun d’eux n’a réussi à mettre fin à ce conflit. En réalité beaucoup de personnes dont des chefs religieux, des politiciens, des cadres casamançais, des personnalités de l’Etat cherchent à être médiateur pour simplement empocher des millions auprès de l’Etat, qu’ils mettront ensuite dans leurs poches. L’argent destiné à régler la crise n’est jamais arrivé aux bénéficiaires. Ou rarement. Ils circulent avec des 4X4 ou des 8X8, ils construisent des villas, tout en manipulant le pouvoir. C’était d’ailleurs la même chose avec les présidents Abdou Diouf et Léopold Sédar Senghor. Rien n’a beaucoup changé sous ces tropiques depuis une vingtaine d’années.  Comment ils organisent leurs mensongesLes « médiateurs » viennent effectuer des visites à Ziguinchor, avec la complicité de certains habitants de la zone, et récupérer des fusils de chasse brûlés, des personnes qui font des déclarations pour dire qu’elles étaient dans le maquis et qu’elles ont arrêté la guerre. Alors, les médiateurs utilisent la presse, des télévisons visualisent l’évènement, les radios en parlent, la presse écrite aussi.  Une fois les images montrées à la télé, la boucle est bouclée. Le président, satisfait, augmente les financements pour une sortie plus rapide de crise. En fait, c’est du fait de ces enjeux financiers que tout le monde veut être médiateur pour s’enrichir et parfois la jalousie de certains pousse à attenter à la vie de certains médiateurs comme Samsidine Aïdara.Place de la Gambie et de la Guinée-Bissau En réalité la Guinée-Bissau a presque toujours été du côté du Mfdc. Nino Vieira et le général Tagmé Nawaye ont facilité le trafic des armes vers la Casamance. Et les rebelles sont souvent installés en territoire bissau-guinéen. À son accession au pouvoir, le président Malang Bécaye Sagna a déclaré qu’il va aider le Sénégal  à mettre fin à ce conflit, mais malheureusement son armée est son propre chef, chaque soldat fait ce qu’il veut. Certains sont en parfaite collaboration avec les rebelles du Mfdc. Des camps des éléments du Mfdc sont installés en Guinée-Bissau, à Sao Domingo, à Sinthian Bèlél, entre autres. Lors des derniers affrontements, plusieurs camps rebelles se sont déplacés en Guinée-Bissau. Seule la réforme de l’armée bissau-guinéenne pourrait aider le Sénégal. Quant à la Gambie, voilà un pays qui est au cœur du conflit. Des rebelles sont installés  à Kanilay : village du président Yaya Diameh. Souvent ils organisent des braquages sur l’axe Médina Wandifa - Ziguinchor ou sur l’axe Médina Wandifa - Sénoba.  Ils emportent tout en Gambie, argent, bagages et des véhicules qui sont ensuite immatriculés BJL, utilisés ensuite pour  le transport ou par des particuliers. Yaya Jammeh qui a dernièrement rencontré le Président Wade et par la suite le ministre des Forces Armées, est sans nul doute, une des clefs de la crise. 
Auteur: Bakary KONTÉ
Publié le: Mardi 30 Mars 2010

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