La commune de Niassya marque un tournant historique dans l’accès aux droits civiques. La localité de Kaguitte a inauguré un centre secondaire d’état civil moderne, une infrastructure essentielle pour mettre fin aux non-déclarations et faciliter la régularisation des populations, notamment celles déplacées par le conflit en Casamance.

Jusqu'à présent, les habitants de Kaguitte, Kassou Sénégal, Kourin et Etafoun devaient parcourir plus de 20 kilomètres dans des conditions extrêmes pour obtenir le moindre acte de naissance, mariage ou décès. Une situation aggravée par des décennies de conflit qui ont entraîné la fuite des populations et la perte de leurs documents. Ce nouveau centre, réceptionné par les autorités lors de la Semaine nationale de l’état civil, offre désormais une solution de proximité.

Moussa Faye, Adjoint au Sous-préfet de Niassya, qui a coprésidé la réception avec le Directeur général de l’Agence nationale de l’état civil (ANEC), a salué ce rapprochement des infrastructures de base. Il a fermement rappelé l'enjeu des démarches :

« L'état civil constitue la pierre angulaire de la reconnaissance légale des individus, de la citoyenneté et de la planification publique. [...] L'accès à l'état civil est un droit, mais doit aussi être un moyen de promotion économique, sociale. »

Il a lancé un appel solennel aux parents, chefs de village, imams et curés pour qu'ils déclarent les nouveau-nés immédiatement, soulignant que l'acte de naissance est le « premier droit de l'enfant ».

Matar Ndao, DG de l’ANEC, a inscrit cette réalisation dans la thématique de l’année : « L'état civil digitalisé est accessible à tous les Sénégalais ». Le centre de Kaguitte est doté de technologies avancées, fruit de l’engagement gouvernemental pour la modernisation. Le DG de l’ANEC a annoncé l'impact imminent de la digitalisation :

« Aujourd'hui, grâce à cette digitalisation, un habitant de Kaguitte pourrait obtenir un document d'état civil ici sans perdre beaucoup de temps », renseigne le DG.

L’ANEC a déjà connecté 400 de ses 600 centres nationaux. Dans quelques mois, l'interconnexion permettra aux ressortissants de Niassya, même situés à Dakar, de faire une demande en ligne et de recevoir leurs documents via leur smartphone ou dans le centre le plus proche.

Pour Matar Ndao, ce centre est une réponse directe à la crise identitaire post-conflit, permettant à des milliers de citoyens de retrouver leur reconnaissance légale et leur accès aux droits.

« Avec la mise en place de ce centre, nous œuvrons pour un avenir numérique équitable et moderne qui met l'accent sur l'accessibilité, l'inclusion et la justice sociale pour tous les Sénégalais »

 , a déclaré M. Ndao.