Justice : Le Président des Magistrats dénonce une institution « submergée » et « sous haute pression »
Cheikh Ba, Président de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS), a lancé un cri d'alarme sur l'état du système judiciaire. Invité de l'émission Point de Vue sur la RTS ce dimanche 16 novembre, il attribue les frustrations des justiciables et le manque de célérité à une surcharge de travail insoutenable et à un manque criant de personnel.
M. Ba a souligné que, bien que la magistrature sénégalaise soit « l’une des plus solides du continent », elle est paralysée par des contraintes structurelles. Le Sénégal ne compte que 546 magistrats pour 18 millions d'habitants. Seuls 425 d'entre eux exercent effectivement en juridiction.
Pour illustrer cette crise, il a cité des exemples régionaux : à Kaolack, un seul juge d'instruction gère 750 dossiers, tandis qu'à Ziguinchor, un magistrat est responsable de 250 dossiers.
Face à cette situation, l’affirmation de Cheikh Ba est sans appel :« La justice n’est pas lente, elle est submergée. »
Le déficit de greffiers participe également à cette « paralysie progressive », compromettant le principe de célérité.
L'état du système judiciaire se répercute lourdement sur l'administration pénitentiaire. Le Sénégal compte 15 654 détenus, dont 7 077 en détention provisoire. Aucune nouvelle grande prison n’a été construite depuis l’indépendance, entraînant un dépassement des capacités d'accueil par trois fois. Cette situation met l'administration pénitentiaire « au bord de la rupture ».
Interrogé sur la pratique des mandats de dépôt, souvent source de controverse, M. Ba a défendu l'approche des magistrats.
Il a précisé que les décisions sont prises « au cas par cas », en fonction de la gravité des faits et des impératifs de sécurité publique. Il s'agit d'un « choix responsable » face à un individu violent, dangereux ou récidiviste.
Il a toutefois rappelé que le juge d’instruction demeure totalement indépendant et dispose de la prérogative de clore certains dossiers rapidement lorsque les conditions sont réunies.
Commentaires (12)
Élimination de Mamadou Dia.
Hold-up électoral de 1993 par le Conseil constitutionnel, suivi de fausses accusations contre Wade pour l’assassinat de Maître Sèye.
Élimination de Karim Wade par la CREI.
Élimination de Khalifa Sall par un rapport de l’IGE qui n’avait pourtant jamais recommandé son arrestation.
Élimination de Sonko pour un délit de diffamation imaginaire.
Les enseignants ont des classes de 80 élèves et plus.
Les avocats ont des piles de dossiers à traiter
Les agents des impôts et domaines, de la douane etc... eux aussi sont submergés.
Vous êtes très bien rémunérés dans un pays sous développé.
Faites votre travail.
De plus on a tout vu entre 2021 et 2024 ici au Senegal.
Fii la khéwé,
Nous ne sommes pas des Sri Lankais, on a bien vu.
N essayez pas de fuir vos responsabilites!!!
Participer à la Discussion
Règles de la communauté :
💡 Astuce : Utilisez des emojis depuis votre téléphone ou le module emoji ci-dessous. Cliquez sur GIF pour ajouter un GIF animé. Collez un lien X/Twitter ou TikTok pour l'afficher automatiquement.