Projet public bloqué à Pointe Sarène : Le cultivateur refuse de partir et défie les autorités
Bien qu’il ait reçu une indemnisation financière et des parcelles de remplacement, le cultivateur P. Sarr a catégoriquement refusé de libérer le site destiné aux travaux de l’État. Poursuivi pour occupation illégale et menaces de mort contre le président domanial de Malicounda, il a persisté à reconnaître toute faute et affirme n’avoir fait que défendre ses champs. Des champs qu’il occupe depuis 21 ans, sans droit ni titre. Le site est prêté par le service des eaux et forêts et lorsque l’État a décidé de le récupérer pour les besoins d’un projet public, notamment la construction d’une route, le cultivateur a refusé de partir et s’est opposé à l’exécution des travaux autorisés par le gouvernement.
Pis, il est allé jusqu'à proférer des menaces de mort contre Bouré Diouf, président domanial, et a chassé à l’aide d’un coupe-coupe des géomètres. Ce qui lui a valu sa comparution devant le tribunal de grande instance de Mbour, à l’audience des flagrants délits.
Au village, 141 personnes ont accepté de libérer les lieux, sauf lui. Selon Bouré Diouf, l’État a procédé au déclassement de 243 ha, puis à un reclassement équivalent, permettant d’organiser les affectations. Pourtant, P. Sarr a reçu, comme les autres, une compensation de deux millions F CFA, deux terrains et une parcelle pour chacun de ses deux enfants majeurs.
Un autre site de 50 ha a également été attribué aux cultivateurs pour qu’ils puissent poursuivre leurs activités maraîchères. Mais le prévenu soutient que ce nouveau site ne l’arrange pas.
La tension s’est aggravée lorsque P. Sarr aurait, selon Bouré Diouf, envoyé deux audio contenant des menaces de mort. Il y déclare : "Si tu reviens dans mon champ, je vais te tuer. Si tu trouves mes enfants, ils vont te tuer." Les enregistrements ont été versés au dossier.
Mais à la barre, P. Sarr nie formellement les faits. "Je n’ai menacé personne. Je ne fais que cultiver depuis 21 ans. Ils ne m’ont associé à aucune rencontre", se défend-il.
Maitre Oumar Sène, avocat de la partie civile, rappelle que son client a tenté à plusieurs reprises, tout comme les autorités de Malicounda, de trouver un compromis. "Malgré plusieurs négociations et l’intervention de bonnes volontés, P. Sarr a catégoriquement refusé de quitter les lieux. Le site appartient à l’État. Le prévenu n’a aucun titre. L’occupation est illégale et les menaces sont établies", regrette Me Sène.
Le parquet estime que Pape Sarr a cherché à faire pression sur la mairie pour conserver un terrain qui ne lui appartient pas. "Vous avez pris ce que vos voisins ont pris et vous refusez de quitter les lieux. L’État a déclassé ce site pour un besoin public. Pourquoi proférer des menaces ?", l'apostrophe le procureur qui requiert l’application stricte de la loi.
Le tribunal a déclaré P. Sarr coupable de toutes les charges et l’a condamné à six mois d’emprisonnement avec sursis et d’un avertissement ferme.
Commentaires (1)
Le cultivateur Sarr copie ce que les nouvelles autorités ont appris et conseillé aux populations: si t'es pas content, insulte, casse, incendie, défie l'autorité, profère des menaces de mort...
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