Au lendemain des indépendances, précisément en 1970, le Comité sénégalais des Droits de l’homme (CSDH) a été créé. Le Sénégal posait ainsi un acte fort qui traduisait son engagement à bâtir un État de droit, démocratique, imbu des valeurs et idéaux de paix et de justice telle que proclamée dans la Charte des Nations Unies.
Au fil des années, le mécanisme d’accréditation des INDH s’est perfectionné, les critères d’évaluation étaient de plus en plus exigeants et rigoureux. N'ayant pas respecté certaines recommandations formulées en 2007 et en 2009, ainsi que l'évolution tracée par les Principes de Paris, notamment par rapport aux ressources financières, juridiques et humaines, le CSDH a été rétrogradé en décembre 2012. Ce qui avait entrainé la perte de son statut A.
Aujourd'hui, le comité veut reconquérir son statut A, grâce à l’appui du ministère de la Justice et garde des Sceaux et du Haut commissariat aux Droits de l’homme et de l’UNICEF.
Pour Me Pape Sène, Président du CSDH, les Principes de Paris évoluent très rapidement et "il nous faut rattraper cette évolution".
"En matière de Droits de l'homme, aucun pays n'est champion. Il n'y a pas de pays où les Droits de l'homme sont respectés à 100 %. Notre rôle est d'être aux côtés du gouvernement et du comité pour apporter l'appui nécessaire pour permettre à l'institution de retrouver sa vigueur, sa force et pour pouvoir se déployer en matière de promotion des Droits de l’homme. C'est un combat sans fin, la promotion des Droits de l’homme. Il faut constamment être en train de travailler, de redresser ce qui est tordu et de s'assurer que ce qui se redresse reste droit. Malgré son statut B, le comité peut se déployer et retrouver son statut A. Surtout que le Sénégal s’engage bientôt dans un processus électoral où le travail de monitoring et de rapportage du CSDH nous semble crucial", a fait savoir le représentant régional du Haut commissariat aux Droits de l’homme (HCDH) Robert Kotchani.
Le ministre promet l'accompagnement de l'État en vue de permettre au Sénégal de se doter d’une Institution nationale des Droits de l’homme (INDH) pleinement conforme aux Principes de Paris et efficace sur le terrain. Mieux, Ismaila Madior Fall s'est engagé à accompagner le comité qui est un pilier incontournable dans la promotion et la protection des Droits de l’homme au Sénégal à retrouver son statut A.
Auteur: Khady NDOYE (Correspondante Mbour)
Publié le: Vendredi 10 Mars 2023
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