En cas de catastrophe, les esprits se tournent vers les services de secours. Et, instinctivement, c’est le numéro 18 que les populations composent en cas d’accident. Mais, force est de constater, que les pompiers au Sénégal, arrivent généralement, avec beaucoup de retard. Mais en partie, cette situation s’explique par de nombreux facteurs. En effet, dans un document dénommé ‘‘Organisation de la Brigade Nationale des Sapeurs pompiers’’, publié sur le site web du ministère de l’Intérieur, il est expliqué que pour aider le Groupement national des Sapeurs-Pompiers à assurer la sécurité et la protection des populations ainsi que la préservation des biens, un vaste programme de restructuration s’étalant de 2001 à 2015, a été initié. «Le bilan à mi-parcours est satisfaisant.
En effet, depuis 2001, six (6) casernes de sapeurs pompiers ont été construites et quatorze (14) de leurs bâtiments réhabilités. Dans ce sens, le renforcement des moyens en vue d’armer les nouvelles unités a permis d’accroitre le bilan des activités opérationnelles», renseigne le document.Cependant, force est de constater que les moyens mis à disposition, sont largement insuffisants.
«Face à l’ampleur et à la délicatesse des missions assignées, le manque de moyens d’intervention adaptés aux risques et l’insuffisance d’équipements de protection individuelle aboutissent à la précarité de la sécurité des personnels en intervention et à la vulnérabilité des populations face aux risques », renseigne le document. Et la première difficulté qui gêne l’aptitude opérationnelle des unités d’incendie et de secours, se nomme «la faiblesse de la couverture du territoire national en casernes de Sapeurs-Pompiers». Ce qui se traduit par «une immensité des secteurs d’intervention des unités de secours », car, 23 départements sur quarante cinq 45 seulement disposent de casernes de sapeurs- pompiers. C est-à-dire, 48,89% du territoire est dépourvu de caserne de sapeurs pompiers notamment en milieu périurbain et rural. Résultat : «les unités opérationnelles sont toujours débordées par rapport aux demandes de secours».
L’autre problème dont souffre les pompiers, c’est l’insuffisance de matériels d’intervention, «dont plus de 56% proviennent de dons et sont, parfois, très vétustes, d’où les nombreuses pannes qui handicapent l’exécution du service», renseigne toujours le document. Le Gnsp souffre aussi d’une inexistence de structures de formations adéquates comme une Ecole Nationale de Sapeurs- pompiers, d’un manque de matériels spécifiques pour la lutte contre certains sinistres et catastrophes notamment les incendies de produits chimiques et de matières dangereuses, ceux de raffineries et dépôts d’hydrocarbures, les grands feux de brousse menaçant les villages et les inondations récurrentes.Le document renseigne aussi que ce corps fait face à un déficit de matériels lourds de levage et de tractage, une non médicalisation des secours, un manque de ressources en eau pour la lutte contre les incendies (bouches et poteaux d’incendie) et une insuffisance en personnels d’encadrement.
«Cette situation sera aggravée par le départ à la retraite de la moitié des officiers, entre 2010 et 2015, portant ce déficit à 72 Officiers que les Armées ne pourront pourvoir seules».A souligner cependant, que la date de conception de ce document, qui est publié sur le site internet du ministère de l’Intérieur, n’est pas mentionnée. Mais, tout porte à croire qu’il fut conçu bien avant 2015, même si les problèmes répertoriés, sont plus actuels que jamais.
Auteur: Youssoupha Sané
Publié le: Lundi 10 Août 2015
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