Après plusieurs mois de suspension, la commune de Saraya a repris, ce jeudi, la collecte des taxes municipales sur les véhicules empruntant la route nationale n°7 (RN7). Une décision qui marque un tournant pour les finances locales, mais qui suscite aussi débats et réactions parmi les transporteurs et les usagers.

Une relance après des négociations

Suspendue l’an dernier, faute d’intégration dans les points de collecte nationaux, la mesure est de nouveau opérationnelle, grâce à des démarches engagées par le maire auprès du syndicat des transporteurs. La cérémonie de relance s’est tenue en présence d’autorités locales et d’une délégation de l’Union des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (UCRAO) dirigée par Modou Kaïré.

Le maire, visiblement déterminé, a expliqué les motivations de la commune : « Nous avons besoin de ressources pour améliorer les infrastructures locales, renforcer les services sociaux et accompagner le développement de Saraya. Cette taxe n’est pas une charge supplémentaire, mais une contribution nécessaire au progrès collectif. »

Le syndicat prudent, les usagers partagés

Modou Kaïré, coordinateur national de l’UCRAO, a rappelé que la reprise de cette taxe n’allait pas sans condition. « Le maire avait demandé la collecte, nous l’avions suspendue. Quand il a voulu la relancer, il m’a contacté. J’ai vu en lui une vision ambitieuse pour sa commune. C’est pourquoi nous avons décidé de l’accompagner », a-t-il déclaré.

Mais il met en garde contre des pratiques trop rigides : « Aux collecteurs, je dis : privilégiez la négociation et la diplomatie. Les transporteurs vont s’y habituer progressivement. Il ne faut pas être trop exigeant dès le départ. »

Sur le terrain, les réactions sont contrastées. Certains transporteurs accueillent la nouvelle avec résignation, d’autres avec espoir. Le camionneur Mamadou Diallo, rencontré sur la RN7, confie : « Si l’argent est bien utilisé pour réparer les routes ou aider les populations, nous n’avons pas de problème, mais il faut que ce soit clair et transparent. »

De son côté, Awa Diouf, passagère régulière sur l’axe, nuance : « Je comprends que la commune cherche des ressources. Mais il ne faudrait pas que cela augmente indirectement le prix du transport pour nous les voyageurs. »

Une mise en place encadrée

Avant le lancement officiel, le maire et le coordinateur national de l’UCRAO se sont entretenus avec le commandant de la gendarmerie de Saraya pour garantir un dispositif sécurisé et apaisé. La collecte a été lancée symboliquement devant la brigade de gendarmerie de Saraya.