Arme de séduction pour entrer dans les grâces de la belle-famille, le "soukeurou korr" est, de nos jours, la traduction de rivalités entre coépouses ou simple folie des grandeurs. Le tout au nom des fameux «diongué» et «défanté». 

Le ramadan est certes une période de dévotions et de prières au Sénégal, mais c’est aussi une occasion, pour les femmes mariées, d’offrir à leurs belles-familles des cadeaux appelés '''soukeurou koor''. A l’origine, c'était un «simple acte de bienfaisance à l’endroit des plus démunis, mais aussi une occasion pour raffermir les liens familiaux par un paquet du sucre, plutôt symbolique». 

Mais, au fil des années, le «soukeurou korr» est devenu un lourd fardeau pour certaines femmes qui n’y voient plus «un simple cadeau à offrir, mais une obligation pour satisfaire les parents et surtout la belle famille», confie Myriam Ndior, une mère de famille.

D’un paquet de sucre et quelques dattes, le «soukeurou koor»  se présente aujourd’hui sous différentes formes : repas copieux, tissus, argent ou paniers remplis de denrées alimentaires. Rien que pour se faire remarquer ou alors satisfaire, à ses dépens, les prétentions démesurées des belles-mères et autres belles-sœurs. 

Aux montants dépensés, certaines personnes, dotées d'un bon flair commercial, n’ont pas hésité à sauter sur l’occasion pour en faire un business. C’est le cas d’Aïssatou Cissokho, Directrice générale de l’Agence C Com ça. Cela fait trois années successives qu’elle confectionne des paniers de ramadan dont les prix varient de 10 000 à 100 000 F Cfa.

Les hommes, eux, trouvent que cette coutume leur coûte cher, car souvent obligés de débourser pour satisfaire les besoins de leurs femmes. D’autant plus que le mois de ramadan, paradoxalement, est déjà un mois où les charges augmentent pour certains Sénégalais.

Reportage.