"Perfect Mothers" sort aujourd'hui au cinéma. Lil et Roz sont amies depuis toujours. Enfants, elles ont fait les 400 coups. Adultes, elles travaillent ensemble et vivent l'une à côté de l'autre dans une crique idyllique au bord de l'océan. Elles regardent grandir leurs fils du même âge en lézardant au soleil. Le mari de l'un est décédé, l'autre est souvent absent pour des raisons professionnelles. Elles vivent en parfaite symbiose, dans une bulle de plus en plus malsaine. Un jour, les garçons étant devenus hommes, les relations du quatuor dérapent. Roz se met à coucher avec le fils de Lil et Lil tombe aussi amoureuse du fils de son amie. Anne Fontaine est là où on ne l'attendait pas: à la direction de deux actrices américaines dont le talent n'est plus à prouver, Robin Wright (ex-Penn) et Naomi Watts. Elle nous offre une histoire où l'amour filial se mélange à la luxure, non sans parfois un certain malaise. Les premiers rapports physiques de ces deux femmes avec le fils de l'autre, 18 ans à peine, serrent le ventre.On craint le glauque, on termine finalement en étant saisie par l'émotion face à ce duo de couples follement amoureux. Le mot n'est pas choisi par hasard: Lil et Roz savent d'avance qu'elles sont folles de se laisser aller de la sorte. Un jour, ces garçons, leurs garçons, auront envie de fonder une famille tandis qu'elles vieilliront inéluctablement: elles savent que le temps de l'amour est compté. Du moins, elles le pensent, parce que les années passent et la passion, leur jeu dérangeant, n'est jamais loin. "Perfect Mothers" transpire d'un sexe honteux. Le désir latent se cache dans le calme des lieux, l'isolement perpétuel de ces mères et fils, l'eau qui miroite sur les corps nus, le soleil qui frappe dur. On sort de là légèrement mal à l'aise, un peu émoustillé, finalement bouleversé par ces femmes qui s'efforcent de laisser leur jeune amour vivre leur vie. Une histoire d'amour hors norme, douloureuse et remuante.