Comme vous le savez, la campagne électorale pour les élections locales du 29 juin prochain s’est ouverte depuis dimanche dernier, pour une durée de 14 jours sur toute l’étendue du territoire sénégalais.Dès lors, partout dans les rues, on voit les cortèges des candidats qui sillonnent, créant des embouteillages et tympanisant les populations avec des sons divers. 

Avec le grand nombre des candidatures, très souvent, des heurts sont notés dès que deux camps opposés se croisent dans un quartier.Et c’est ce qui s’est passé ce dimanche soir dans le « paisible quartier de Gibraltar », situé au cœur de la capitale sénégalaise.« La politique ne devrait-elle pas pouvoir se faire, sans violence ni agression, surtout à l’endroit de paisibles citoyens électeurs ».

C’est l’une des questions que se pose le célèbre animateur d’émissions littéraires, un doyen des interviewers du petit écran sénégalais, dans son texte.En effet, le doyen Sada Kane, très actif sur le réseau social Facebook n’a pas hésité à utiliser cet outil magique offert par les technologies de l’information et de la communication pour exprimer son indignation sur « des moments de violence et de panique » que son quartier a connus ce dimanche 22 juin.

Voici le texte que le passionné du livre, l’animateur de « Impressions » sur la 2STV, l’homme qui, depuis trente cinq ans, anime des émissions télévisées sur la littérature, a posté sur son mur Facebook :« Sabres, jets de pierres, courses poursuites, projectiles de tous genres sur le macadam, et jusque dans nos rues piétonnes….notre paisible quartier de Gibraltar a connu des moments de violence et de panique, ce dimanche, en fin d’après-midi. 

Les partisans des deux candidats à la mairie de la médina, Seydou Gueye et Bamba Fall, ont installé l’insécurité et une atmosphère d’intifada dans notre quartier, où leurs cortèges étaient censés venir faire campagne, pour les élections locales du 29 Juin. Les habitants indignés, sont sortis, craignant des débordements, alors que les fauteurs de ces troubles se mettaient à l’abri, préoccupés de leur propre sécurité! Des voitures garées ont été saccagées, des filles déshabillées, des maisons caillassées. 

Leurs auteurs de ces actes sont des groupes de garçons et de filles, mobilisés tee-shirts sur le dos, avec slogan de leur candidat. Ils sont jetés dans cette campagne formant des caravanes qui sillonnent nos rues, sans qu’ils sachent ce que faire une campagne électorale veut dire.En ignorant que la terreur n’a jamais établi la confiance ou l’adhésion. Ne doit- on pas respecter les citoyens électeurs, dont on recherche les suffrages? pourquoi les intimider, détruire et saccager leurs biens? La politique ne devrait-elle pas pouvoir se faire, sans violence ni agression, surtout à l’endroit de paisibles citoyens électeurs.

 Que les hommes politiques contrôlent leurs hommes! que les forces de l’ordre soient plus vigilantes ! Nous voterons pour ceux-là, qui sauront nous convaincre et nous rassurer, et certainement pas pour ceux qui annoncent déjà, par leurs paroles et leurs actes, des lendemains terrifiants d’incertitude et d’affrontement. Habitant depuis de longues années dans ce quartier, je me fais l’interprète de résidents choqués par ces scènes, que nous ont imposées les troupes des politiciens, et que souhaitons ne plus voir ici, à Gibraltar. »