Macky Sall a finalement cédé à la pression d’entreprises du secteur touristique qui estimaient être impactées par l’instauration du visa d’entrée au Sénégal, en vigueur depuis le 1er juillet 2013. Annoncée récemment, la mesure de suppression du visa biométrique sera effective à compter du 1er mai prochain. C’est d’autant plus préoccupant que cette mesure a été annoncée lors de son adresse à la nation, le 3 avril, veille de la célébration de l’indépendance du Sénégal, ce qui irrite des nationaux qui voyaient dans l’instauration du visa sénégalais, une mesure de réciprocité. Son discours accès en partie sur l’indépendance économique du Sénégal, beaucoup ne comprennent pas qu’une telle mesure, prise par le président de la République, soit annoncée à cette occasion très symbolique que constitue la fête nationale de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
Dénonçant une précipitation, Abdourahmane Diouf membre de Rewmi (opposition) soulignait l’absence d’étude préalable à la mise en place du visa d’entrée, une décision prise, semble-t-il, sur un coup de tête du président sénégalais. Aujourd’hui, plus d’un an après, c’est un virage à 180 degrés qui est effectué, pour revenir sur une mesure pourtant censée «booster l’économie sénégalaise», comme s’en était félicitée, à l’époque, Mme Aïssata Dia, vice-consul du Sénégal à Bordeaux. «Dans les quatre consulats généraux de la France, ce système a généré, depuis sa mise en place, le 1er juillet dernier (2013: ndlr), la somme de 458 millions de francs. Nous pensons que c’était important de mettre ce système en place, non pas pour des considérations de réciprocité, mais pour booster l’économie sénégalaise», avait-elle déclaré.
Seulement, près de deux ans après la mise en service du visa biométrique, l’Etat du Sénégal a décidé, volontairement, de se passer de près de 500 millions de FCfa annuels que générait les visas sénégalais. Une manne financière que l’Etat espère «recouvrer» avec le développement du tourisme, un secteur qui, faut-il le rappeler, n’était pas mieux loti avant l’instauration du visa d’entrée. Au total, ce sont près ou plus de 10 milliards de FCfa de recettes qui filent entre les mains de l’Etat du Sénégal, suite à la décision du chef de l’Etat de baisser entre autres mesures, la fiscalité avec notamment la suppression du visa payant pour l’entrée au Sénégal, à compter du 1er mai 2015. La parafiscalité sur le billet d’avion, elle, sera réduite de 50%, pour baisser le prix du billet», a annoncé le chef de l’Etat selon qui, ces mesures, concernent la redevance passager et la taxe de sûreté, dont le cumul s’élève à 8,4 milliards par an, la suppression du droit de timbres sur les billets d’avion.
Auteur: seneweb News
Publié le: Mardi 07 Avril 2015
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