Bécaye Diop est courtisé par le Président Macky Sall qui lui a rendu visite lors de sa tournée économique au Sud du pays. Beaucoup pensent qu'il ne tardera pas à migrer vers les prairie “marron”. Ancien socialiste devenu libéral, il était, jusqu'à l'accession de Wade à la magistrature suprême, un modeste Directeur d’école, à quelques mois de la retraite. En faveur de l'alternance, il est devenu ministre d’Etat et a occupé plusieurs départements ministériels. Il a travaillé avec plusieurs premier ministres, devenant ainsi l'un des ministres qui ont le plus duré dans le gouvernement.

1-Natif du Fouladou, il est le fils d’un Peul et d’une Mandingue

Bécaye Diop est un responsable politique du Fouladou. Il est né et habite à Kolda. Il est issu d’un père Pulaar et d’une mère Mandingue. Ce qui fait qu'il est polyglottes. Il parle le Mandingue, le Pulaar, le Français et le Wolof.

2-Il a trois épouses et six enfants

Né en 1945, Bécaye Diop, Bécaye Diop est polygame. Il est marié à trois épouses et est père de six enfants. Instituteur de formation, il est sorti du centre d’apprentissage de Ziguinchor où il est entré en 1961. Il a servi dans son Fouladou natal pendant longtemps et connaît, dans les moindres détails, la région de Kolda. Il a, tour à tour, enseigné à Samine, Tankanto Escale et Bagadadji avant se retrouver dans une école de la commune de Kolda. En 2000, il est nommé directeur d’école. Lorsque Wade accédait au pouvoir et le cooptait dans le gouvernement, il était à quelques mois de la retraite.

3-Il rêvait de devenir Sous-Préfet

A l'origine, Bécaye Diop était un militant du Parti socialiste (Ps) où il était actif pendant 9 ans. Pendant tout le temps où il était aux côtés des socialistes, il ne rêvait que d'une chose : devenir Préfet. Ce qu'il ne deviendra jamais malgré son insistance auprès des responsables de son parti. Le 11 septembre 1991, après des investitures qui l’ont relégué au second plan, Bécaye Diop se dit que les socialistes ne le respectent pas, malgré son engagement politique. Il quitte les “verts” pour migrer vers le Parti démocratique sénégalais (Pds). Il a été accueilli par le défunt Omar Lamine Badji, celui qui porte le nom de la Permanence nationale du Pds.

4-Devenu libéral, il est emprisonné en 1993

Dès qu'il est entré au Pds, Bécaye Diop s’est fixé un seul objectif : combattre, de toutes ses forces, ses anciens alliés. Ce qui va lui ouvrir les portes de la geôle.  Lors de la présidentielle de 1993, il est arrêté, inculpé et envoyé à la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor. En prison, il tient bon et finit par être relâché. Au lieu de l’affaiblir, son séjour carcéral l’a revigoré. Il multiplie les sorties contre les socialistes et finit par devenir incontournable dans le dispositif des libéraux au Sud du pays. Un engagement politique que Wade va récompenser à sa juste valeur. 

5- Ministre de 2000 à 2012

Pour lui donner sa part du gâteau, Abdoulaye Wade fait remanier le gouvernement de Moustapha Niasse. Ainsi, Bécaye Diop siège, pour la première fois de sa vie, au Conseil des ministres, en sa qualité de ministre délégué auprès du ministre de l’Éducation nationale chargé de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Alphabétisation et des Langues nationales.

Le 6 octobre 2002, à la suite de la démission de Youba Sambou, suite au naufrage du bateau le Joola, survenu le 26 septembre 2002, Bécaye Diop est nommé ministre des Forces Armées. En 2007, à l'occasion du léger remaniement ministériel, il est nommé ministre d'État, en plus du portefeuille qu’il gère.

En octobre 2009, Bécaye Diop atterrit à la place Washington pour remplacer Cheikh Tidiane Sy à la tête du Ministère de l’Intérieur. Fonction qu'il occupe jusqu'à la chute du régime en 2012.

Le secret de sa longévité au gouvernement s'explique, dit-il, par sa loyauté au président Wade. “Je n'ai qu'un objectif, faire plaisir à Wade et le servir sous toutes les formes», disait-il.

6-Expert en «bourdes»

Mais durant ses 12 ans passés dans les ministères, Bécaye Diop s'est taillé une réputation d’expert en «bourdes», tellement qu’il est maître dans l’art d’indisposer les populations à chaque fois qu’il fait une déclaration publique. Des erreurs qui ont commencé lorsqu'il est devenu ministre des Forces armées et qui se sont exacerbées lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, obligé qu'il était de représenter le gouvernement dans les cérémonies religieuses. Ce qui fait que nombreux ont été, jusque dans son propre parti, ceux qui pensaient qu'il n'avait pas sa place à la place Washington. Malgré tout, Wade l'a laissé sur place malgré ses «bourdes» et «errements», et malgré la levée de boucliers.

Par la redaction