Babacar Gaye et Habib Sy suivent Serigne Mbacké Ndiaye. Ils ont tous leurs courants au sein du Parti démocratique sénégalais. Façon de se positionner pour la succession de Wade ? Pour contester un éventuel parachutage ?
Raccourci pour transhumer vers l’Apr ou Rewmi. Ces courants sont, en tout cas, de l’eau dans la pirogue libérale. Et, ça ruisselle de partout.C’est un courant d’air qui traverse la mer Pds. Après Serigne Mbacké Ndiaye qui a fait souffler son Kolleuré (Fidélité) à l’ancien Président, Abdoulaye Wade, c’est au tour du porte-parole du Pds, Babacar Gaye et de Habib Sy, ex-directeur de Cabinet de Wade de se lancer dans les courants.
Invité de l’émission Face to face de la Tfm, il y a quelques semaines, Babacar Gaye avait même déjà le nom de sa structure : Ethique, Solidarité et Bonne gouvernance. Le président du Conseil régional de Kaffrine considérait, en effet, en wolof, que «le courant est indispensable pour relever le parti et que quiconque n’en dispose pas ne peut diriger le Pds)».
Quant au maire de Linguère, Habib Sy, ses proches jurent, qu’il est «sur le point d’annoncer la création de son courant dont le nom n’est pas encore connu». Il y a aussi ces mouvements qui naissent de toutes parts pour diverses raisons. Aliou Sow s’est, lui, plus démarqué de la tutelle provisoire occupée par Oumar Sarr avec le Mouvement des patriotiques pour le développement/Liggeey (travail en wolof). Alors que Sitor Ndour avait donné un coup de «Coud» au Pds en prenant un nouvel Elan (Energie libérale pour une avancée nationale).
Seulement, sa condamnation à 6 mois ferme à Fatick l’a rapproché de ses ex-«frères» avec qui il chemine désormais dans la coalition Initiative pour le rassemblement patriotique/Booloo taxawu askan wi. Solidarité dans la traque des biens mal acquis La traque des biens mal acquis est quelque part bénéfique au Parti démocratique sénégalais. Les différentes interpellations des leaders du parti à la Section de recherches de la gendarmerie, qui donnent un semblant d’union, s’avèrent être un parapluie qui couvre les dissidences internes.
La difficulté dans cette question est de savoir jusqu’à quand cette solidarité sera préservée. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que la grande guerre des ténors aura lieu. Elle a commencé ! Contestation de Oumar Sarr Ces différents mouvements révèlent au moins une chose. C’est que le leadership de Oumar Sarr est contesté.
Et le dernier à le souligner a été Kalidou Diallo qui a démissionné au motif qu’il est «un frustré du Pds», mais aussi que «Oumar Sarr n’a ni la vision ni l’envergure» pour être à la tête du parti. Avant lui, c’est Farba Senghor et d’autres encore qui ne voyaient pas de «charisme» dans le coordonnateur du Pds.
Tandis que Aliou Sow qui ne participe plus aux réunions du Comité directeur, a décidé de ne pas «collabore(r) avec (ses) ennemis». Mieux, l’ancien ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales jure qu’en l’absence de Wade, ses ambitions dans le Pds ne sont pas limitées.
Cette phrase est similaire à celle de Serigne Mbacké Ndiaye qui se dit intéressé par le poste de secrétaire général du parti. Tous Courant pour la transhumance ? Si cette bataille de positionnement au sein du Pds semble claire, il pourrait y avoir une autre motivation diffuse.
Celle de se donner une force politique ou un semblant de force afin d’appâter le Président Macky Sall dans la perspective d’une transhumance, surtout à la veille des Locales. Le parti présidentiel cherche à se massifier et ne ferme plus ses portes aux Libéraux.
Si Khouraïchi Thiam a obtenu sa «licence» des hauts responsables de l’Apr, pourquoi pas d’autres «poissons» libéraux dans la mare beige-marron !
A moins de répondre à l’appel du leader de Rewmi, Idrissa Seck, qui souhaite la bienvenue à tous ceux qui n’ont pas les «mains souillées». De toute façon, il a averti dans son entretien avec la Rfm : «J’irai les prendre, mais ça, ce n’est pas de la transhumance».
bwillane@lequotidien.sn
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