Dans une déclaration rendue publique ce jeudi, la Conférence des leaders du Front pour la défense de la République (FDR) alerte sur ce qu’elle qualifie de « dérive grave et sans précédent » de la gouvernance actuelle du Sénégal. Le mouvement d’opposition estime que le pays traverse « la crise la plus aiguë de son existence » et appelle urgemment à une mobilisation nationale.

Un tableau jugé sombre et inquiétant

Selon le FDR, jamais le Sénégal n’aurait atteint un tel niveau de fragilité, ni en 1962, 1968, 1988 ou même en 2021, périodes pourtant marquées par de fortes tensions politiques. Le mouvement tient pour principale responsable la gouvernance de PASTEF, dénonçant un échec « total », tant dans la conduite de l’économie que dans la gestion institutionnelle.

Économie en crise : un État “au bord de la faillite”

Le FDR accuse le gouvernement de plonger le pays dans une situation d’endettement critique. En l’espace de vingt mois, le Sénégal serait devenu « l’un des pays les plus endettés d’Afrique », exposé aux risques de défaut et aux fonds vautours. Le communiqué souligne plusieurs conséquences directes de cette situation :  impossibilité croissante de l’État à honorer ses engagements financiers ;  retards répétés dans le paiement des bourses estudiantines ; difficultés dans le règlement des créances dues aux entreprises nationales ;  problèmes dans la distribution des allocations de sécurité familiale ; désorganisation des campagnes arachidière et horticole ; multiplication des taxes affectant les populations les plus vulnérables.

Une crise institutionnelle sans précédent

Sur le plan politique, le FDR décrit un climat institutionnel qualifié de « désastreux ». Le communiqué rappelle notamment  les accusations publiques du Premier ministre contre de hauts magistrats ; les déclarations d’un député PASTEF accusant le président de la République de préparer un « coup d’État » contre le chef du gouvernement et des accusations d’atteinte à la sûreté de l’État visant le Premier ministre et laissées, selon le FDR, « sans traitement ».

Pour le mouvement, ces tensions témoignent d’une réelle implosion interne au parti au pouvoir, dont les répercussions pourraient, affirme-t-il, atteindre l’ensemble du pays.

Appel à un sursaut national

Depuis dix mois, le FDR dit avoir multiplié les alertes et mené un combat articulé autour d’une plateforme comprenant notamment la défense de la Constitution et des institutions et la libération « immédiate et sans condition » de toutes les personnes détenues pour des raisons politiques.

Face à ce qu’il qualifie de « catastrophe imminente », le mouvement appelle toutes les forces vives à se rassembler pour « stopper les dérives » qui menaceraient la stabilité nationale.

Un plan d’action imminent

Le FDR annonce la poursuite et l’intensification, dans les prochains jours, de ses actions visant à mobiliser la population autour de ce qu’il nomme un « sursaut salvateur ». Le mouvement invite ainsi les Sénégalais à se préparer à « une mobilisation soutenue » afin de préserver, dit-il, l’avenir du pays.