Face aux attaques venant de toute part, et principalement du camp présidentiel, Aminata Niane avait voulu rendre le tablier à Macky Sall. Dédaignant les critiques, le Président de la République lui a demandé de poursuivre sa mission à ses côtés.

Il y a quelques jours, c’est le Pro­cureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite, M. Alioune Ndao, qui écartait toute idée de poursuite à son égard, doutant même qu’il y ait jamais eu un dossier monté contre elle. Le Quotidien vient d’apprendre que les soutiens de Mme Aminata Niane ne se limitent pas qu’au secteur  du pouvoir judiciaire.  Des personnes ayant leurs entrées au palais de la République assurent qu’il y a quelques jours, Mme le Conseiller spécial du Président Macky Sall, chargée des infrastructures, a interpellé le chef de l’Etat, pour lui remettre sa démission.

Elle a expliqué à Macky Sall que les attaques dont elle faisait l’objet, par medias interposés, de la part de gens qui en veulent au chef de l’Etat, créaient autour de sa personne un climat de suspicion qui pouvait être préjudiciable au président de la République lui-même. «Donc, afin de mettre le Pré­sident à l’aise, elle lui a offert sa dé­mission» de son poste de con­seiller. Ces mêmes personnes indiquent que le président Macky Sall a catégoriquement rejeté l’offre de démission de sa collaboratrice. Pour lui, il n’était pas question de se priver d’une compétence de la qualité d’A­mi­nata Niane, sur la base de racontars et des rumeurs, sans qu’aucune preuve d’une quelconque faute ne lui ait été apportée.

Les protagonistes de cette histoire ne l’ont pas officiellement confirmée, mais ils ne l’ont pas non plus démentie de manière catégorique, en laissant la responsabilité aux différents témoins. Or, elle a été confirmée par diverses sources, qui toutes ne sont pas situées au Palais de la Répu­bli­que. C’est au mois de septembre dernier que Aminata Niane a été nommée conseiller du président Macky Sall, avec rang de ministre. Cette no­mination, une fois annoncée, a fait l’objet d’un formidable tir de barrage. Aussi bien des membres du personnel politique proche du pouvoir que de la Société civile, se sont offusqués du fait qu’une personne qui a été «trop proche de Wade soit ainsi re­cyclée par le nouveau pouvoir». Ou­bliant que si la proximité avec l’ancien président Wade était en soi un crime, l’un des plus grands condamnés devait être Macky Sall lui-même, qui a reçu du pouvoir de Wade tous les titres et tous les honneurs.