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Ibrahima Fall, candidat à la présidentielle de 2012 : " Mon Ambition pour le SENEGAL"

Auteur: Ibrahima Fall

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Il affiche les appétences d’un grand chevalier. Ibrahima FALL, 69 ans, Professeur d’Université, ancien ministre, ancien sous-secrétaire général des Nations Unies, se propose aux sénégalais, comme l’homme de la rupture. Dans cette interview accordée à la rédaction de La Gazette, le candidat déclaré à la présidentielle de 2012, décline ses ambitions pour le Sénégal.

DESIR D’APPORTER LE CHANGEMENT

Je serais tenter de dire qu’il y a coïncidence, le wolof dit : « diokhiogne bou dadié ak guestou » (un désir qui rencontre un vœu). C’est vrai qu’officiellement, ce sont des personnes regroupées dans des mouvements citoyens qui ont eu à initier cette candidature. Mais je dois dire deux choses : la première est que partout où je suis passé depuis 2007, le mot est le même : « nous vous attendons même pour les élections de 2007 » et ce ne sont pas les intellectuels qui me le disent. C’est le citoyen lambda. En 2010, j’ai reçu deux délégations qui sont venues à ma rencontre à Nairobi où j’étais représentant des Nations Unies. Elles ont exprimé le souhait de me voir figurer sur la liste des candidats. Donc ceci n’est pas nouveau. Pas plus tard qu’hier, mes conditions de vie m’ont amené à aller présenter mes condoléances à un proche dont la femme venait de décéder. Et malgré le caractère de cette cérémonie mortuaire où en général on n’évoque pas les choses du monde, j’ai du écourter mon séjour parce les femmes en particulier qui étaient venues, ont voulu chacune m’exprimer la satisfaction de me voir participer à l’élection présidentielle et surtout me dire dans quelle attente elles se trouvaient depuis 2007. Je pense donc que la candidature n’est pas uniquement portée par une élite intellectuelle, elle est portée à la base par les populations de toutes les couches du Sénégal. Il faut donc faire la part des choses, ce que le Wolof appelle : « khamé bokoul » (littéralement, il faut faire la différence entre connaitre et reconnaître, Ndlr). C’est vrai que, sur le plan physique, il y a une partie de la jeunesse qui ne reconnaître pas Ibrahima Fall. Mais, il y a deux précisions à faire : la première, c’est que ce qui était valable avant la déclaration de la candidature de Ibrahima Falla ne l’est plus aujourd’hui. Deuxièmement, si nous mettons en exergue les jeunes qui vivent en cité par rapport à ceux qui vivent en zone rurale, c’est parce qu’ils utilisent à merveille les nouvelles technologies de l’information en particulier internent Facebook et autres. Au niveau de la représentativité des candidats, Ibrahima Fall, en quelques mois, est à plus de 11 mille adhésions, alors que ceux qui étaient là, depuis des années, sont à moins de 10 mille, 8 mille ou 4 mille. Les réseaux sociaux sont un levier, la descente sur le terrain en est un autre, comme la famille. Au Sénégal, la famille ne se résume pas en une hiérarchie en une division entre hommes, femmes, jeunes et vieux. Elle est tout un ensemble. Nous avons aussi devant nous, les cinq mois qui nous séparent de l’élection présidentielle. Et nous continuerons de nous employer à descendre sur terrain, à nous localiser sur l’électorat des jeunes et des femmes, en particulier, de façon à combler ou à surmonter cet obstacle. Les jeux sont donc ouverts. Ce sont ces jeux qui permettront de faire changer les choses. 

MOTIVATION D’UN ENGAGEMENT 

Si je me suis déterminé à me présenter au vu de la situation politique, économique et sociale du pays, j’ai considéré que c’était un devoir patriotique d’apporter ma contribution à la solution des problèmes qui se posent .Et une candidature est une forme de contribution à la solution de ces problèmes. Enfin je me suis rendu compte qu’il y avait une attente non seulement concernant ma personne,mais concernant un changement politique qui pourrait être initié non pas par des politicien,mais par des personnes et des personnalités qui pouvaient apporter du nouveau sur le champ politique. Cela au regard de l’itinéraire de ses responsabilités et au regard d’un ensemble de facteurs que j’ai davantage maîtrisés. Je me souviens toujours de l’entretien qu j’ai eu avec des responsabilités de différents horizons. Au cours de cet entretien, franchement on m’a mis au pied du mur. Je n’avais pas le droit de ne pas répondre à l’attente populaire concernant la candidature. Si les gens pensent que vous pouvez apporter une contribution, si vous ne tentez pas d’apporter cette contribution, demain vous en serez comptable. C’est un appel très fort qui n’est pas intellectuel, qui n’est pas universitaire mais qui est religieux et spirituel disons. C’est pourquoi, je considère qu’en répondant aux différents appels pour ma candidature, je ne fais qu’un acte d’adoration. Je suis croyant, pour moi c’est un acte d’adoration. J’ajoute que je ne suis pas forcé mais il y a un appel, une volonté propre, individuelle et personnelle de m’engager. C’est la combinaison des deux qui fait que je suis là devant vous. Je ne vois pas de contradiction entre un engagement spirituel et un engagement social. En se mettant au service des attentes sociales, on est également en phase avec cette conviction spirituelle et je dois dire que ce qui certainement fera une différence de ma candidature par rapport à d’autres, cela se situera à 5 niveaux. Concernant le niveau de vie nous connaissons les difficultés que notre société traverse. Il y a également les conditions de travail ou le niveau de l’éducation et de la formation. On se penchera aussi sur les problèmes de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Quatrièmement, je souhaite créer les conditions d’une gestion collective et participative. Le temps est fini ou une seule personne peut venir et prétendre apporter des solutions au Senegal. Voilà pourquoi je suis ouvert à collaborer et à faire un partenariat avec tous les patriotes du sénégal qui sont à la fois compétents et propres au niveau de leur gestion. Cinquièmement enfin, je compte recréer les conditions d’une vie commune apaisée. Un par l’élimination des conflits en commençant notamment par le conflit en Casamance qui est un conflit du Sénégal. Deux, en veillant à l’harmonie, des relations interculturelles, interethniques, interreligieuses et inter confrériques. Voilà cinq directions dans lesquelles je compte m’investir. Sur le plan économique, les secteurs les plus ciblés sont : l’agriculture, la pêche et l’élevage. L’agriculture est affectée par une grande crise. On nous dit que pour la campagne de commercialisation de l’arachide,l’état doit encore près de 10 milliards aux opérateurs privés,sans parler du risque d’avoir une production agricole en baisse pour la campagne à venir parce qu’il n’a pas eu suffisamment d’engrais concernant certaines cultures telles que le riz. Tout cela procède d’une gestion improvisée. Quand on prend le secteur de la pêche, c’est la surexploitation de nos ressources halieutiques. La confusion, j’allais dire l’opacité des contrats dans les accords de pêche, l’absence d’une surveillance territoriale des conditions de pêche nous fait perdre des milliards. Concernant l’élevage, il y a eu quelques efforts certes, mais, cela laisse à desirer. En ce qui concernant l’autosuffisance alimentaire, notamment en matière de riz, cela fait sourire. On entend des déclarations de genre « le Sénégal a déjà réglé son autosuffisance alimentaire en matière de riz ». Franchement, on s’interroge. Ou bien, on n’est pas sérieux, ou bien on prend les sénégalais pour des gens qui ne réfléchissent pas. Le Mali, en quelques années, a réglé son problème de production de riz et est devenu autosuffisant et exportateur. Cela est possible ici au Sénégal en exploitant toutes les potentialités au niveau de la région du fleuve et aussi de la Casamance naturelle. Quand je parlais de l’agriculture, de la pêche, de l’industrie etc., je dis que ce sont les problèmes clés du Sénégal. Il y a plusieurs pistes de réflexion et d’action. La première, c’est la gestion économique et financière des deniers publics. Il est possible de faire des économies de façon à contribuer, en partie, à la solution de ce problème de chômage chronique des jeunes, qu’ils soient diplômés ou non. Deuxième piste, il y a des institutions qui ont été crées, des fonds pour la jeunesse, des agences ont été créées. Mais, il faut regarder de près dans les ressources qui ont sites, dans l’utilisation qui a été faite et les effets d’utilisations. Troisième piste : il y a une politique de recrutement des jeunes au niveau de la fonction publique. Il y a plusieurs générations de diplômes qui n’ont pas pu faire de concours, pour entrer dans les grandes écoles comme l’ENA (Ecole nationale d’administration, Ndlr) ou d’autres institutions de formations supérieures. Il faut recréer les conditions pour rouvrir ces possibilités de formations. A coté de cela, il y a un gaspillage des ressources dans des institutions qui n’ont aucune légitimité aucune rentabilité politico sociale. En ce qui concerne la jeunesse rurale, il faut aller au devant pour créer une synergie entre les villes et la campagne et pour créer des pôles de développement au niveau des régions, au niveau des départements pour qu’il y ait, non pas une sorte de migration des campagnes vers la ville, mais, plutôt de la capitale vers les autres villes du pays et de ces villes vers les campagnes. Les jeunes ne demandent qu’à être actifs, productifs et impliqués. Cela est possible au niveau rural également. Nous sommes entrain de préparer notre programme de gouvernement qui va revenir largement sur cette question cruciale de l’emploi des jeunes, comme sur les autres questions. Ce programme va être mis à la disposition de la population et sera assorti de 111 propositions concrètes dont l’exécution sera un engagement de ma part. Je pourrais ajouter l’industrie, car notre industrie est agonisante, soit parce que des parcs ont disparu, c’est le cas de tout ce qui concerne l’industrie de pêche et de transformation de la pêche. C’est le cas des industries consacrées à la transformation de l’arachide. Il y a un bradage de ce qui restait et de ce qui faisait notre fierté, qu’il s’agisse des ICS, de la Sonacos devenue la SUNEOR, et qu’il s’agisse présentement de la SONATEL. Je prendrai également deux secteurs prioritaires : le secteur informel qui est le secteur qui utilise un nombre important de sénégalais estimé à 70%. Il y a là une niche extrêmement importante de création d’emplois. Cela suppose un ensemble de préalables, soit d’ordre organisationnel, soit d’ordre financier. Il y a l’exploitation de nos ressources, la mise en œuvre de l’exploitation du phosphate de Matam. Nous avons un pétrole lourd qui se trouve au Sud du Sénégal en Casamance prés de la frontière avec la guinée Bissau. Il y a lieu d’explorer les possibilités d’exploitation. On a beaucoup parlé de ce qu’on appelé le canal du Cayor ou le canal du Baol, une œuvre d’utilité publique d’une telle envergure, réalisée, permettrait, non seulement, de régler le problème de ravitaillement en eau potable de Dakar, mais aussi, de créer des emplois agricoles, partout où passerait le canal. Ces canalisations vont aller au-delà de la zone traversée pour régler des problèmes d’eau et d‘assainissement. Il y a là sur les trois cent et quelques kilomètres que traverse le canal des possibilités extraordinaires. 

PROGRAMME, MOYENS, AMBITIONS 

Le moyen le plus important c’est la ressource humaine, c’est le facteur humain. Il se traduit en termes d’évaluation politique, de fonctionnement, de mobilisation, de comités de soutien. Il se traduit également par les descentes sur le terrain, par la création d’alliances avec d’autres acteurs ou candidats potentiels, mais, également, par un ciblage systématique des secteurs porteurs de l’électorat sénégalais. Nous nous y employons sur le plan de la ressource humaine. Le deuxième élément, c’est les moyens financiers. Ces derniers ne sont jamais suffisants, mais je n’en fais pas un point de fixation. Il faut se départir de la politique de l’argent malheureusement pratiquée par plusieurs acteurs politiques, cette politique d’achat des consciences, cette politique de corruption, cette démagogique, cette politique d’utilisation à des fins privées les ressources de l’Etat et de la nation. Si la nation sénégalaise continue de rester entre les mains de politiciens véreux qui veulent acheter la conscience des citoyens sénégalais, nous ne sommes pas loin d’une crise majeure qui pourra ranger le Sénégal dans des situations indescriptibles. C’est pourquoi, volontairement, je ne fais pas de l’argent l’élément majeur de la politique. En 2000, c’est grâce à la volonté des sénégalais debout, unis comme un seul homme ou comme une seule femme, comme un groupe, que le candidat Wade a gagné l’élection. C’est cela qui a permis de faire changer les choses, malgré l’argent qui avait coulé à flot. Pourquoi ne pas penser que les mêmes causes vont produire les mêmes effets. 

REGIME POLITIQUE 

Le régime politique idéal c’est celui de type parlementaire. En ce sens les assises nationales ont été très claires. Mais il ne faut pas se focaliser sur un régime parlementaire, sur un régime politique parce que chaque régime politique à ses avantages et ses inconvénients. Nous vivons aujourd’hui un régime présidentialiste qui se caractérise par une hypertrophie du pouvoir exécutif et qui n’en presque pas de décision alors que son rôle est de contrôler le gouvernement, de veiller sur le respect de la division du travail entre l’exécutif et le législatif. Un pouvoir judiciaire apprivoisé par le pouvoir exécutif, voila ce que nous vivons au Sénégal. Un régime parlementaire peut également virer au régime d’assemblée avec un parlement qui domine l’exécutif, un parlement ou il n’ y a pas de majorité parce que tous les petits partis sont représentées et que le pays vit au rythme des coalitions des partis politiques, coalitions qui se font défont du jour au lendemain et qui crée une instabilité. Lorsque l’état, au sens régalien du terme est suffisamment fort, il peut résister aussi bien à un régime présidentialiste hypertrophié qu’à un régime parlementaire divisé et faible. C’est le cas, par exemple, en Belgique mon choix initial, c’est donc le régime parlementaire. Mais, attention à la dérive du régime parlementaire, comme attention à la dérive du régime présidentiel. 

CONFLIT CASAMANCAIS 

C’est un conflit extrêmement grave et une de mes préoccupations ; c’est la banalisation de ce conflit alors que ce conflit bien que situé territorialement en Casamance est un conflit de l’ensemble du sénégal. Il nous affecte toutes et tous parce que la Casamance, c’est un microsome sénégalais qui englobe toutes les ethnies, toutes les cultures, toutes les religions. Deuxièmement, parce que la Casamance, c’est le terrain où se combattent l’armée et le Mfdc. Et si on peut penser que le mfdc est essentiellement composé de Casamançais,l’armée est composée de toutes les ethnies de ce pays y compris de Casamance donc c’est un drame national. Troisièmement, de par ses effets, ceux sont les mêmes personnes qui envoient d’un coté leurs enfants dans le maquis ou leurs enfants dans le maquis ou leurs enfants dans l’armée nationale qu’ils soient casamançais ou pas. Ce sont les mêmes personnes en particuliers les femmes qui sont à la fois mères, épouses, sœurs et veuves. Quatrièmement, la Casamance est un levier économique du pays sur le plan des richesses naturelles notamment de la riziculture, des cultures fruitières, sur le plan des ressources en eau, des ressources du sous sol, du tourisme et que sais je encore. C’est un passif pour l’économie du Sénégal. La situation dans laquelle nous nous trouvons depuis trente ans est un passif pour l’économie sénégalaise. Voila pourquoi je considère qu’il est essentiel et cela figure dans notre programme mais nous l’avons déjà dit dans notre déclaration de candidature, de s’atteler prioritairement à la solution de ce conflit. En quoi faisant : un,il faut d’abord faire du règlement du conflit,une action collective dans laquelle le acteurs seront à la fois le gouvernement sénégalais,le Mfdc mais aussi les pays voisins comme la Guinée Bissau et la Gambie. Les peuples ne connaissent pas de frontières et qu’on la veuille ou non les peuples qui habitent la Casamance, sont au sénégal, en Guinée Bissau, en Guinée et ils sont également en gambie. Deuxièmement, il faut que dans ce cadre là un rôle plus important voire centrale soit dévolu aux casamançais et aux casamançaises qui vivent le conflit, qui connaissent mieux et qui ont toute la volonté de le faire. L’association des ressortissants de la Casamance et d’autres organisations est appelée à jouer un rôle. Troisièmement, il faut sortir de cette gestion unipersonnelle sous couvert de monsieur Casamance qui englouti tant de milliard pour rien du tout. Il faut sortir quatrièmement de cette gestion de corruption qui consiste à donner à monsieur Casamance des mallettes pour essayer de corrompre ceux qui sont sur le terrain. Enfin il faut gérer ce conflit dans une perspective d’une meilleure intégration, d’une meilleure harmonisation entre la Casamance et le reste du pays sur le plan de son désenclavement, sur le plan de l’administration territoriale et sur d’autres plans. J’ai été très clair depuis ma déclaration, je remercie d’ailleurs ceux qui ont estimé que cette déclaration pourrait valoir leurs soutiens à ma candidature comme les « Touré Counda. » Ils se sont prononcés sur la question. Je veux leur dire à la suite de la visite que j’ai effectuée à Ziguinchor à l’occasion de la célébration du neuvième anniversaire du naufrage du « joola » que je reste plus que jamais engagé à déployer tous les efforts nécessaires pour la résolution de ce conflit. Enfin je dois dire que je n’ai été à l’extérieur pour rien. En tant que qu’ancien sous secrétaire général chargé des droits de l’Homme, ancien sous secrétaire général chargé des questions politiques africaines et ancien sous secrétaire général représentant spécial des Nation Unies dans la région des grands lacs, j’ai acquis modestement une expérience de médiation, d’interposition, de contribution à la solution des conflits. Donc, sans qu’il y ait lieu de s’en glorifier, je peux mettre cette experience au service de mon pays. 

ECOLE SENEGALAISE 

Sur le plan de l’éducation, le constat d’abord est que un peu d’années se déroulent selon les normes académiques de l’université scolaire des écoles. Pourquoi ? Soit parce que les enseignants sont en grève, soit parce que les étudiants et les eleves sont en grève. La plupart des enseignants sont en grève soit parce qu’ils ne sont pas payés (c’est généralement le cas des volontaires et autres), soit parce qu’on leur doit des indemnités qui ne sont pas payés, soit parce qu’ils sont bloqués dans leurs carrières. Et c’est toujours vers le mois de juin que, finalement, on négocie pour sauver l’année universitaire avec des engagements gouvernementaux, qui, ensuite ne sont pas respectés. L’ouverture académique s’est faite et jusqu’à présent ,il y a des syndicats qui sont sur le pied de guerre,parce que des engagements ont été pris par les pouvoirs publics depuis plusieurs mois voire depuis plus d’un an sans être sans être respectés. Ce qui fait la crédibilité d’une autorité, c’est le respect de l’engagement donné. Je suis de ceux qui pensent que quand quelque chose n’est pas possible qu’on dise : ce n’est pas possible. Et quand quelque chose est possible, même si c’est l’adversaire qui le demande, on dit que c’est possible, on s’engage et on respecte son engagement. En ce qui concerne les élèves, les conditions de travail sont particulièrement déplorables, soit parce que qu’il n’y a pas suffisamment de classes, soit parce que les classes sont surchargées, ou parce qu’il y a des facteurs exogènes. Vous allez à l’intérieur du pays vous trouverez beaucoup d’abris provisoires, laissés au vent, à la tempête, à la pluie, au soleil, à la poussière. C’est inadmissible. Donc, là également, quelque soit, par ailleurs, les efforts qui ont été faits, il y a un gros plus à faire pour recadrer le système de l’éducation Quand vous voyez le taux de succès et de déperdition, 40% de ce qui arrive au CI ne dépassent pas la classe de CM1, donc n’arrivent pas au CM2. Et au niveau des succès, dans les examens, vous n’avez qu’à regarder le niveau. Il y a là un problème crucial de combinaison de la quantité de la scolarisation pour arriver à la scolarisation universelle et de qualité, c’est-à-dire, d’une formation de niveau qui permette d’être en compétition avec l’extérieur. Le sénégal a souvent été distingué su le plan international par la qualité de ses ressources humaines et c’est le cas encore en grande partie de l’interieur. Donc, il est essentiel que parallèlement à la recherche d’une scolarisation universelle qu’on puisse relever le niveau. C’est la même chose dans les universités. Je suis ancien doyen de la faculté des sciences juridiques et politiques. Quand je vois les conditions dans lesquelles les étudiants travaillent, quand je vois les conditions dans lesquelles on crée des universités ailleurs qu’à Dakar, dans des structures inappropriées, quand je vois les conditions dans lesquelles on veut obliger l’université de s’imbriquer, je suis vraiment sidéré. C’est pourquoi, j’ambitionne d’organiser des assises de l’éducation nationale et de la formation. Je n’ai pas abordé la question de la formation technique, ni la question de l’adéquation de la formation universitaire par rapport à l’emploi. Il est inadmissible que les universités deviennent des usines de fabrication de chômeurs. Pourquoi le succès de ces écoles privées de formation ? Il faut s’interroger ? En quoi les universités traditionnelles ont-elles été incapables de répondre à ce besoin de formation pratique ? Il faut s’interroger ! Et ça, il faut regrouper tous les acteurs pour leur permettre d’échanger à travers des assises de l’éducation nationale, poser les jalons pour une résolution de ce problème en tant qu’enseignant, en tant que père, en tant que chef de famille, en tant que citoyen je m’y mettrais.

Auteur: Ibrahima Fall
Publié le: Vendredi 14 Octobre 2011

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