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Législatives 2012 : Morose et fade sans Wade !

Auteur: le Senegalais

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Depuis février 1978, il n’y a pas eu d’élection à laquelle Me Abdoulaye Wade, fondateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) en 1974, n’a pas pris part en tant qu’acteur. Et voilà qu’en juin 2012, c’est-à-dire 38 ans après, l’opposant historique du Sénégal, un des deux artisans –avec Abdou Diouf– de la première alternance politique réussie en douceur (en 2000) dans la sous-région, président-bâtisseur, qui a offert au Sénégal les premiers tunnels de son histoire, en plus de ses autres réalisations, se voit "forcé" de regarder une campagne électorale sénégalaise à la télé.

S’il est vrai que les nostalgiques regretteront toujours les envolées assassines du libéral qu’il est contre un régime socialiste accusé d’être «tatillon et à la solde de l’Occident», ses discours codés, faits de subtiles paraboles, ses piques à la fois astucieuses et pertinentes, son éloquence et son charisme, il est vrai que c’est la mort dans l’âme qu’il assiste à une bataille politique livrée sous son nez (et avec ses moyens), sans qu’aucune flèche ne soit déclenchée de son arc.

A un ami animateur d’une émission de lutte sur une chaîne de télévision de la place, qui nous disait au sujet de l’ancien "Roi des Arènes", que «Dieu a créé Manga 2 pour pratiquer la lutte», nous sommes tenté d’emprunter l’idée pour affirmer que «Dieu a créé Abdoulaye Wade pour en être un leader politique». Son absence du terrain des Législatives 2012 a laissé un vide que ne peuvent combler ni le Le Parti démocratique sénégalais (Pds), ni les fragments de cette formation regroupés au sein de la coalition "Bokk guis-guis", encore moins le nouveau pouvoir «arc-en-ciel».

 Nul part, on ne retrouve cette bête politique qui, aux moments les plus difficiles de la vie politique natioanle, sait arranger les foules, affermir les ambitions et nourrir les espoirs. Vainqueur ou vaincu, il a su, chaque fois, enjamber les troubles postélectoraux.Sans essayer d’être dans l’intimité de la pensée de ce «monument du savoir», pour l’avoir approché dans les grands moments du «Sopi des années de braise», pour avoir vécu la mise en place de sa stratégie électorale dans les moments les plus intimes, nous pouvons affirmer que c’est «la mort dans l’âme» que Me Wade vit la présente campagne.

 Me Ousmane Ngom ne nous démentira pas !Mais tout cela ne l’autorise pas à descendre dans l’arène, heureusement qu’il a décidé de ne pas le faire. Non pas parce que son âge et sa santé ne le lui permettent plus, car il est frais et bien portant ("Macha’Allah" !) –surtout depuis qu’il n’a plus cette responsabilité d’Etat qui lui imposait d’être à l’ouvrage jusqu’à des heures indues–, mais parce que la guerre «est finie». Tout ce qui reste à faire, c’est se consacrer à l’encadrement de jeunes hommes politiques, le positionnement de ceux qui ont déjà fait leurs preuves (on ne peut faire des omelettes sans casser des œufs), la rédaction de ses mémoires et la mise à disposition de son savoir au service de leaders en mal d’inspiration. En attendant qu’on lui reconnaisse les honneurs dus à son rang et à son combat pour le développement et la démocratisation de l’Afrique. Il pourrait aussi s’affairer à éteindre les foyers de tension allumés sur le continent, et même sur d’autres terres. Et, pourquoi pas ?, être honoré d’un Prix Nobel pour la Paix, après le Prix Houphouët Boigny.

Auteur: le Senegalais
Publié le: Jeudi 14 Juin 2012

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