Maitre Moussa Diop : « Il faut que les tenants du pouvoir aillent à l’école de la démocratie »
Invité à commenter l’arrestation des journalistes Babacar Fall et Maimouna Ndour Faye, après leur entretien respectif avec Madiambal Diagne, Maitre Moussa Diop dénonce une « dérive inquiétante » contre la liberté de la presse.
S’exprimant lors de l’émission "Grand Jury" de ce dimanche 2 novembre sur la RFM, l’ancien directeur de Dakar Dem Dikk estime qu’aucun texte sénégalais n’interdit à un journaliste d’interroger une personne recherchée. Pour lui, cette affaire symbolise une grave atteinte à la liberté d’informer.
« Peut-on dénier aux journalistes d’interroger une personne dans l’intérêt de l’information, fût-il sous le coup d’un mandat d’arrêt international ? On ne peut pas refuser », martèle-t-il. Pour le juriste, « ce que nous sommes en train de voir, c’est vraiment entrer dans une récolte de la dictature ».
Pour étayer ses propos, Me Diop rappelle plusieurs précédents : « Le Premier ministre du Sénégal, aujourd’hui président du parti Pastef, s’était retranché en Casamance, après sa convocation par la justice. Il avait été interviewé par Pierre Édouard Faye de Walfadjri. Est-ce que Pierre Édouard Faye avait été inquiété ? Non. Et pourtant, c’était un fugitif », rappelle-t-il. Même cas de figure, selon lui, pour « Ngagne Demba Touré, qui s’était réfugié au Mali et avait été interviewé sans que le journaliste soit inquiété ».
Par ailleurs, la robe noire estime que cette affaire illustre une confusion des pouvoirs. « Les ordres semblent avoir été des ordres politiques, pas judiciaires ».
Selon lui, « le procureur n’était pas informé de la situation et on l’a mis devant le fait accompli », ajoute-t-il. Le président du parti Alternative générationnelle (AG/Jotna) estime que les tenants du pouvoir n’ont pas le sens de la démocratie. « La justice doit être indépendante. Le ministre de la Justice est une autorité politique (et) non judiciaire. Ce sont les magistrats qui rendent la justice, pas les ministres. Il faut que les tenants du pouvoir aillent à l’école de la démocratie », dit-il.
Commentaires (10)
Mais il faut vraiment être de bonne foi. Vous oubliez le respect de l’enquête et de l’instruction » car les journalistes ne sont au dessus des lois. On ne peut pas violer le secret de l’enquête et de l’instruction « en brandissant la liberté d’informer.
Vous savez pertinemment que les journalistes ont viole le secret de l’enquête et de l’instruction. Et les journalistes ne sont pas au dessus des lois car le dossier est en instruction
L’exemplaire de Sonko est vraiment pas pertinent car Sonko devrait être jugé. Il a été jugé par contumace. Or le dossier de Mandiabale est en instruction
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