Il fleure bon un parfum de corruption et de népotisme dans les procédures d'attribution des marchés du Programme d'appui au développement agricole et à l'entreprenariat rural (Padaer). Selon certains entrepreneurs cités par le journal L'AS, 78% des marchés ne respecteraient pas les normes. Pour être adjudicataire, il faut être un parent, un ami ou un proche du coordonnateur ou des cadres du Padaer. Sinon, il faut mettre la main à la poche, verser des pots de vin.

C'est suivant cette "loi" qu'un marché de fournitures de chaises pour salles de réunion a été attribué à "Baya Bah meubles Djenaba et fils vente d'articles", une société dont la propriétaire ne serait personne d'autre que l'épouse du coordonnateur du Padaer, Ngagne Mbow.

Autre exemple d'entorse aux règles de passation des marchés : l'affectation du marché de construction d'antennes et d'abreuvoirs à Matam à une entreprise spécialisée dans la vente de… carburant.

Un troisième cas : un établissement de lavage de voitures aurait bénéficié, lui aussi, de marchés n'ayant aucun lien avec son domaine d'activités.

Ainsi va les choses dans le cadre de l'attribution des marchés du Padaer. Ce qui a poussé les entrepreneurs de Tamba, une des quatre régions d'intervention du Programme, à qualifier la gestion du Padaer de "Pots de vin ou rien".

Interpellé par L'AS à propos de ces impairs signalés, Ngagne Mbow a déclaré qu'il se garde de se prononcer sur le sujet puisqu'il est en procédure judiciaire pour l'attribution de certains marchés. Interpellé sur les affectations de marchés sans l'aval du gouverneur, le coordonnateur du Padaer aurait raccroché au nez son interlocuteur du journal L'AS.

Dans tous les cas les candidats aux marchés du Padaer souffrent en silence. "Tous les entrepreneurs sont confrontés à ce problème et ont du mal à s'en sortir, peste un chef d'entreprise ayant requis l'anonymat. Ils ne gagnent pratiquement rien dans les marchés parce qu'une grande partie des bénéfices est versée comme pots de vin. La plupart des entreprises n'osent pas dénoncer ces faits craignant être rayés de la liste des bénéficiaires des marchés."