Au cours d’un point de presse animé ce dimanche, à Conakry les avocats de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) ont déclaré vouloir récuser l'officier de police judiciaire en charge de l'enquête autour du meurtre du journaliste El Hadj Mohamed Diallo. Me Salif Béavogui, Me El Hadj Diouf et Cie dénoncent une enquête récupérée, orientée et entachée de plusieurs irrégularités graves. Dans leur réaction, les avocats vont jusqu'à annoncer une plainte avec constitution de partie civile contre l'officier enquêteur pour diffamation, accusation calomnieuse…
« L'enquête au départ judiciaire est devenue politique », estime Me Salif Béavogui, qui ajoute aussi que « le droit n'est plus appliqué à ce stade de la procédure ». Le droit n'est plus appliqué parce que « la garde à vue de 20 militants de l’UFDG n'est plus légale, la présomption d'innocence n'est pas respectée, l'agresseur Bah Oury est devenu la victime…» « Pendant l'enquête, l'officier enquêteur s'est permis de dire que c'est parmi vous se trouve le coupable…», ont dénoncé l'un après l'autre les quatre avocats.
Pour Me Alseny Aissata Diallo, l'enquête a pour objectif de contribuer à la déstabilisation de l'UFDG, « le parti le plus proche du pouvoir.» Une des raisons est que celle-ci a été enlevée des mains du « professionnel » colonel Balla Samoura pour être confiée à la Direction centrale des investigations judiciaires qui « peut accomplir le plan machiavéliste » de l’ennemi du parti. « La main du Prince (parle-t-il du même prince dont Cellou Dalein faisait allusion dans ses discours de campagne ? ) agit dans cette affaire.
En décidant de récuser l’officier de police judiciaire, les avocats veulent que l’enquête soit confiée à une commission d’enquête neutre. « On ne peut pas accepter celui-là. On doit purement et simplement la remplacer », exigent les avocats
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