Si elle arrive à se faire élire au soir du 1er juillet, Laurence Gavron sera la première française naturalisée à siéger à l’Assemblée nationale.
Une française naturalisée à l’Assemblée nationale. Impossible diront sûrement certains. Eh oui, ce scénario inédit pourrait bel et bien se produire si la liste de Tekki dirigée par Mamadou Lamine Diallo arrivait à se faire 28 sièges à l’Hémycicle le 1er Juillet prochain. Laurence Gavron, cinéaste passionnée de la culture Sénégalaise brigue un poste. La «toubab» embrasse le rêve de prouver sa «sénégalité» à la chambre basse du Parlement. D’ailleurs, clame tout fort la quinquagénaire : «Je suis sénégalaise d’origine française.» Même si biologiquement, ni sa couleur de peau, ni ses cheveux blonds ne renvoient à une drianké. Cependant, son argument pour se faire accepter, elle l’a bien choisi : elle parle mieux Wolof que Karim Wade, selon ses proches. «Je suis sénégalaise depuis 2002, mais je faisais la navette entre la France et le Sénégal il y a 25 ans. En 1991, j’ai commencé à faire des films ici sur le patrimoine culturel sénégalais, sur des griots comme Samba Diabaré Samb ou Yandé Codou Sène. Le fait que je sois sénégalaise d’origine française peut être un atout parce que les gens me connaissent. Par exemple, mon jardinier me dit toujours : «Vous parlez mieux le Wolof que Karim Wade».» Pour Mme Gavron fière de son accent sénégalais, accéder à l’Assemblée nationale serait un «petit plus» à son intégration dans le tissus social. Même si elle ne croit pas trop en ses chances d’être de la 12ème législature du fait de sa position de 28e sur la liste nationale, Laurence entend tout de même prêcher la bonne parole une fois à l’Hémycicle. Son combat sera alors celui de la «justice sociale» afin de rompre d’avec certaines injustices liées à «nos traditions et religions comme les enfants-talibés et les mariages précoces». Bien qu’elle estime n’avoir aucun préjugé sur le Président Macky Sall à qui, elle a donné sa voix au second tour de la Présidentielle, Mme Gavron n’entend pas fermer les yeux sur sa gestion. Laurence opte alors pour la «vigilance» à travers une Assemblée colorée. «Il ne faut plus que les choses se passent comme elles l’ont été sous Wade. Moi je n’ai rien contre Macky Sall, mais il ne faut pas qu’on lui donne une majorité qui lui est toute acquise à l’Assemblée. Il faut recadrer les choses», lance-t-elle.
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