Plusieurs zones du pays sont touchées par les pluies, de Dakar à Touba, en passant par Thiès et Saint-Louis. Devant le Jury du Dimanche, Modou Diagne Fada rappelle que le phénomène s’inscrit dans le contexte global du dérèglement climatique. « Ce sont des phénomènes naturels, mais cela ne dédouane pas les gouvernants », a-t-il souligné. Pour lui, l’État doit anticiper et prévenir. En effet, dit-il, « malgré les efforts consentis sous Abdoulaye Wade et Macky Sall, la question reste entière, car les inondations se déplacent vers d’autres zones comme les Parcelles Assainies ou Yarakh ». 

Il met en garde contre des solutions hâtives, notamment les digues, qui risquent de « déplacer le problème ailleurs ». L’ancien ministre plaide pour « une concertation nationale » impliquant experts, environnementalistes et géographes afin de trouver des réponses durables. Il regrette également que les localités rurales, comme son village natal de Darou Mousty, soient laissées à elles-mêmes. « Dans beaucoup d’endroits, seuls les maires se débrouillent, sans moyens, alors que les populations souffrent », se désole-t-il.

Un plan de redressement mal conçu

Interpellé sur le plan de redressement économique présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko, Modou Diagne Fada se montre sceptique, tant sur la forme que sur le fond. « Au Sénégal, c’est le président de la République qui définit la politique de la Nation. Ce plan aurait dû être porté par lui », critique-t-il. Sur le contenu, il pointe un déséquilibre. « En réalité, il ne s’agit que d’aller chercher de l’argent, essentiellement par une fiscalité plus dure. Mais trop de taxes tuent l’entreprise ». Selon lui, cette politique « étouffe l’économie », fragilise les investisseurs, réduit l’emploi et comprime la consommation intérieure. « On nous a élus pour lutter contre le chômage, pas pour l’aggraver. »Par ailleurs, Fada constate un ralentissement général de l’activité économique. « Cela fait plus de 16 mois que je ne vois aucun chantier important repris. Tout est bloqué par les audits et la pression fiscale », déplore-t-il.

 À cela s’ajouterait un climat peu propice aux affaires, alimenté par « des déclarations intempestives contre les partenaires traditionnels du Sénégal ». Il met en garde contre une croissance « trompeuse », gonflée par le pétrole et le gaz : « Si l’on défalque les hydrocarbures, le taux de croissance réel tourne autour de 3 %, ce qui est très faible ».Abordant la transparence budgétaire, Modou Diagne Fada appelle à la publication complète des dépenses de la présidence et de la primature, estimant que « tout argent public doit être traçable ».