Membre du Bureau politique du Parti socialiste (PS), Mamadou Mbodj Diouf a lancé un appel à l’apaisement et à la clarification des débats internes, qu’il juge devenus « malsains et contre-productifs ».

« Comme le dit l’adage, même si je ne suis pas d’accord avec ce que tu dis, je me battrai pour que tu aies un espace pour le dire », a-t-il rappelé, avant d’exprimer ses inquiétudes face aux tensions qui traversent la formation politique.

Selon lui, le PS donne aujourd’hui « l’image inquiétante d’un navire sans gouvernail, ballotté au gré des flots et des humeurs individuelles », entre les appels insistants à la tenue d’un congrès et les attaques répétées contre le porte-parole du parti.

Mamadou Mbodj Diouf a tenu à rappeler une évidence : « Le camarade Abdoulaye Wilane est bel et bien le porte-parole officiel du Parti socialiste. Il occupe cette fonction depuis le congrès de 2014, d’abord en qualité d’adjoint, puis en tant que titulaire, après l’exclusion de Me Aïssata Tall Sall qui détenait auparavant ce titre. Cela ne souffre d’aucune contestation, car c’est une réalité institutionnelle. »

Il a également dénoncé ce qu’il considère comme une injustice dans la critique. « Comment justifier que certains s’acharnent sur les déclarations du porte-parole titulaire, alors même que d’autres, sans aucune qualité reconnue, s’expriment librement et sans retenue ? Si critique il doit y avoir, elle ne saurait être sélective ni dirigée uniquement contre celui qui incarne, depuis plus d’une décennie, la voix institutionnelle du parti ».

Pour Mamadou Mbodj Diouf, les véritables enjeux résident ailleurs. « Le prochain congrès, annoncé dans un délai de six mois, doit constituer l’occasion de clarifier nos orientations et de renouveler nos instances. Or, à force de polémiques stériles et de marquage à la culotte, nous risquons d’affaiblir notre crédibilité collective et de détourner l’attention des vrais défis ».

En conclusion, il appelle à un retour à la sérénité : « Il est temps que le Parti socialiste retrouve sa dignité dans le débat interne. Cela suppose que chacun accepte la diversité des points de vue, sans pour autant jeter l’anathème sur les camarades qui exercent leurs responsabilités en toute légitimité. Seule une discussion apaisée, respectueuse et constructive permettra de sortir de cette impasse et de redonner au Parti l’élan nécessaire pour affronter les combats politiques à venir. »