Le secrétaire général de Démocratie citoyenne, Samir Abourizk a déclaré que le chef de l’Etat Macky Sall ne pourra pas faire mieux que son prédécesseur Abdoulaye Wade. L’ancien membre de la coalition Fal2012 a aussi affiché son désaccord concernant l’abrogation du décret sur le découpage administratif. Après deux ans de silence passés à « construire (son) parti (Démocratie citoyenne)», Samir Abourizk est sorti de sa réserve hier pour parcourir le panorama de l’actualité. 

Face à la presse, M. Abourizk a d’emblée affirmé que le nouveau président de la République ne sera pas à la hauteur des attentes de la population : «Je suis un homme politique qui a de l’expérience, je fais de la politique depuis 1981, cela me permet d’affirmer que Macky Sall ne fera pas mieux que Wade, il ne peut pas», soutient-il. Se disant fermement convaincu que Macky Sall ne réalisera pas ses promesses électorales, il s’explique : «Ce n’est pas qu’il n’en est pas capable, mais il y a des contingences et des difficultés auxquelles il sera confronté et qui vont lui compliquer les choses.» M. Abourizk donne comme exemple la réduction du coût de la vie. «Macky Sall a promis de baisser les prix des denrées de base, ce serait formidable, mais s’il le fait, comment va-t-il faire pour payer les fonctionnaires qui sont au nombre de 125 000, où va-t-il trouver l’argent ? » 

Selon le leader de Démocratie citoyenne, il y a des choses qu’Abdoulaye Wade a faites, si Macky veut les enlever, il y aura des problèmes dans le pays. «Un agent de police percevait il y a dix ans 60 000 FCfa, aujourd’hui il perçoit entre 240 et 250 000F, un médecin qui percevait 125 000 est aujourd’hui à plus de 300.000 FCfa, un professeur d’université qui avait 200 000 ou 300 000 FCfa touche actuellement près d’un million, idem pour les magistrats… Si Macky supprime tout cela, il y aura des problèmes.» Abourizk cite également la crise casamançaise pour étayer ses propos : «Après être allé en Gambie pour essayer de trouver des solutions à la crise en Casamance, le président s’est ensuite rendu en France, il a oublié les pays limitrophes, ils sont prioritaires.»

 Le secrétaire général de Démocratie citoyenne a aussi manifesté son désaccord à propos de l’abrogation annoncée du décret sur le découpage administratif. «Nous sommes contre l’intention de Macky Sall de remettre en cause le découpage administratif. Si le découpage est annulé, il va falloir d’ici aux élections reprendre les cartes d’identité et d’électeurs et il n’y a pas assez de temps.» Pour Samir Abourizk, «toucher au découpage, c’est toucher à la carte électorale et tout chambouler, et ce n’est pas du tout intelligent, d’autant plus que ça ne résulte que de la volonté d’un ministre». En l’occurrence, Oumar Guèye, ancien Président de la Communauté rurale de Sangalkam (mise sous Délégation spéciale) et nouveau ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Samir Abourizk a en outre annoncé la participation de son parti aux élections législatives de juillet prochain.