Seydi Gassama : “Le Sénégal n’est pas un pays pauvre, il est appauvri par ses élites”
Le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, a une nouvelle fois appelé à une rupture profonde dans la gestion économique du pays. Dans une déclaration publiée sur ses réseaux sociaux, il invite les autorités et les citoyens à compter sur leurs propres forces plutôt que de dépendre des institutions financières internationales. «L’agence Moody’s, le FMI, etc., ces outils du capitalisme n’ont jamais développé un pays », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Nous devons compter sur nous-mêmes et travailler dur pour développer ce pays. »
Selon Seydi Gassama, le développement du Sénégal passe avant tout par des politiques économiques cohérentes et ambitieuses, loin du “bricolage” qu’il dénonce. Il estime que les régions du fleuve Sénégal disposent d’un potentiel agricole immense capable d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays si elles étaient pleinement valorisées.« Les régions du fleuve Sénégal ont le potentiel d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays. Un potentiel largement sous-exploité », regrette-t-il.
Le défenseur des droits humains s'interroge également sur l’efficacité des projets d’infrastructures réalisés à grands frais dans certaines régions du pays, notamment en Casamance. « Quel est l’apport des barrages de Guidel et d’Affignam construits à coups de milliards ? », s’interroge-t-il, mettant en doute leur impact réel sur le développement local.
Pour Seydi Gassama, les ressources issues du pétrole et du gaz doivent avant tout servir à bâtir un système éducatif performant, capable de former chaque année des milliers d’ingénieurs dans les domaines scientifiques et technologiques.« C’est la clé de l’avance des États-Unis sur le reste du monde », rappelle-t-il.
Enfin, il souligne la nécessité de préserver la paix et la stabilité, tout en menant une lutte sans concession contre la corruption et le détournement des deniers publics. Car le véritable problème du pays n’est pas l’absence de ressources, mais la mauvaise gestion des élites. « Le Sénégal n’est pas un pays pauvre. Il est appauvri par ses élites », conclut-il avec fermeté.
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