A l’appel de l’opposition, environ 500 personnes ont manifesté, samedi, pour exiger à Wade le retrait de son décret de la surtaxe des appels téléphoniques entrant au Sénégal, mais aussi sa candidature à la Présidentielle 2012. C’était en présence de syndicalistes de la Sonatel et de leader de l’opposition et de la société civile.
Presque deux semaines seulement après avoir dénoncé, devant le siège de l’Unesco, « la République des mallettes » et demandé le départ de Wade, l’opposition a une nouvelle fois battu le macadam à Paris, samedi. Et cette fois, c’est le parvis des droits de l’Homme au Trocadéro, juste en face de la Tour Eiffel, qui a été le théâtre de la protestation des adversaires au régime libéral. Si le retrait de la candidature à la présidentielle 2012 du Président Wade reste la trame de fond, c’est la surtaxe sur les appels téléphoniques entrant au Sénégal qui a été le thème dominant, samedi. Et pour l’occasion, des syndicalistes de la Sonatel sont venus express de Dakar pour prendre part à la manifestation. Il s’agit de Mamadou Aidara Diop, coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel, et de Gabou Gueye.
Les organisateurs ont également reçu le soutien d’autres personnalités politiques et de la société civile de passage dans la capitale française : Maguette Thiam et Ibrahima Séne du Pit, et Me Boucounta Diallo.
Le rassemblement a débuté à 14 heures ( 12h à Dakar), sous le regard curieux de touristes et autres badauds. Karim Mbengue, membre du Bureau politique du Parti Socialiste, mais également « Sonatélien » actuellement détaché à France Télécom, s’est réjoui que les sénégalais s’approprient du combat de la Sonatel. « Quand les syndicalistes de la Sonatel se battent, ils ne le font pas seulement pour eux, mais ils le font également pour l’intérêt du pays parce que Sonatel, c’est la première entreprise non seulement du Sénégal, mais aussi de l’Uemoa », a dit M. Mbengue. « Depuis la mise en place de ce décret, la Diapora a subi un coup de fouet drastique et ses moyens de communication ont été réduits de 3 », a renchéri Aidara Diop. Et le syndicaliste d’ajouter : « Le président et ses proches ont un besoin urgent d’argent frais qu’ils ne reversent pas au Trésor, parce que l’argent qui a été collecté pendant trois mois l’année dernière n’a pas été versé au Trésor ».
« Me Wade a violé la séparation des pouvoirs »
Me Boucounta Diallo abordera, quant à lui, cette question sous son aspect juridique : « Le président de la République, qui est pourtant un juriste, a pris des mesures pour régenter des taxes sur les appels entrants, mais techniquement, il faudrait ajouter une chose : le président ne peut pas, par décret, régenter une matière qui relève du Législatif. Il y a effectivement là un problème grave de séparation des pouvoirs violé délibérément par le président de la République qui n’a ni pouvoir ni autorité pour se substituer à l’assemblée Nationale qui peut seul déterminer l’assiette des impôts et des taxes ».
Par la suite, les représentants des partis politiques en France (Cheikhna Camara du Ps, Me Moussa Diop de Ag/Jotna, Mamadou Lamine Bara Cissé de Jef-Jel, Tamsir Faye de l’Apr, Aziz Ndao de Tekki…) se succéderont à la tribune, qui pour dénoncer la surtaxe des appels entrants, qui pour pourfendre le régime Sopi et exiger le retrait de la candidature de Abdoulaye Wade pour un troisième mandat. Vers 17heures (15h à Dakar), sous les cris de « Na Dem, Na dem » (Qu’il parte ! Qu’il parte !), « Wade dégage, le peuple en a marre », les 500 manifestants ont marché jusqu'à la résidence de l’ambassade du Sénégal à Paris, à quelque 800m de là.
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