La Coordination Départementale des Ex-détenus Politiques de Kaolack (CODEPS/Kaolack) a publié un communiqué virulent en réaction aux propos de Fadilou Keïta, qu’elle accuse de nier l’existence du statut de détenu politique au Sénégal. Pour les membres de la coordination, ces déclarations relèvent de la « trahison », de la « lâcheté » et de l’« opportunisme ».

Selon la CODEPS/Kaolack, M. Keïta aurait volontairement tourné le dos aux victimes de répression politique, préférant séduire ses « nouveaux parrains politiques » en falsifiant la réalité. Le communiqué dénonce son ignorance volontaire des souffrances vécues par les ex-détenus de Kaolack. « Il ne connaît ni leurs noms, ni leurs visages, ni leurs souffrances. Jamais il n’a pris l’initiative de les rencontrer, de les écouter ou de leur témoigner la moindre solidarité. »

Pour la coordination, les propos de Keïta ne sont pas seulement erronés : ils constituent une insulte à ceux qui ont été emprisonnés, brutalisés et marqués à vie pour avoir défendu la démocratie.

La CODEPS/Kaolack rappelle que de nombreux ex-détenus vivent encore aujourd’hui avec des séquelles physiques, psychologiques et médicales graves, conséquences directes de leur détention.

« Fermer les yeux sur cette réalité, c’est se ranger du côté des bourreaux », affirme le communiqué.

La coordination fustige également l’attitude de certaines autorités actuelles, accusées d’avoir abandonné ceux qu’elles brandissaient autrefois comme symboles de résistance.

Face à ce qu’elle considère comme une tentative d’effacement historique, la CODEPS/Kaolack réaffirme avec force l’existence du statut de détenu politique. « Qu’il plaise à M. Keïta ou non, rien ni personne ne pourra effacer cette vérité de la mémoire collective. »

La coordination conclut en promettant de poursuivre son combat pour la vérité et la justice, et de dénoncer sans relâche les « imposteurs, hypocrites et traîtres », quels que soient leurs masques ou leurs ambitions.