Manœuvres… 
A trois jours de l’audience du M23 avec le Khalife général des Mourides, des infos alarmantes font état de manœuvres pour torpiller la rencontre. A la manœuvre, il y a des gens du pouvoir, très proches de l’entourage du Khalife. Selon nos capteurs, ces gens travaillent à ce que cette audience n’ait pas lieu ou à tout le moins que la venue du M23 à Touba ne soit pas couronnée de succès. Du côté du M23, on pressent ces manœuvres qui ne surprennent pas outre mesure. Car on s’y attendait quelque peu. Mais on garde malgré tout espoir que la rencontre avec le Khalife aura bel et bien lieu, comme l’avait d’ailleurs soutenu dans nos colonnes Alioune Tine avant-hier en soutenant que la rencontre est voulue par les deux parties. 

…A Touba… 
Joint à ce propos par nos radars, Abdoul Aziz Tall du mouvement Yemale estime que le succès du Mouvement du 23 juin ne sera pas lié à la mobilisation ou non des foules à Touba (comme l’a fait Njomboor), mais dans l’explication pertinente, dans le calme et la sérénité, au Khalife de l’impossible candidature de «Wax waxeet». Selon lui, le problème ne se pose plus en termes de président populaire ou pas, s’il faut laisser à Buur l’opportunité de continuer ou pas, mais il revêt un caractère constitutionnel. Il estime même que le Conseil constitutionnel ne doit pas arbitrer ce débat. Visez la suite. 

…Contre le M23 
Pour sous-tendre son propos, M. Tall utilise une métaphore fort instructive. A savoir l’image de ce fidèle qui entre dans une mosquée et qui veut prier en se tournant vers l’ouest. Que vont faire les fidèles présents sur place ? Il est certain qu’ils ne vont pas attendre que l’imam arrive pour trancher ce débat. Car la doctrine, le Coran l’a déjà tranché depuis. Il en est ainsi de la candidature de «Wax waxeet», d’après lui. La doctrine étant ici la Constitution qui a déjà réglé le problème. Et en tant que constituant originel, dit-il, Njomboor, a été le premier à utiliser le verbe «verrouiller» au sujet du nombre de mandats et à dire qu’il ne peut pas se représenter. «Bëy wey na mbuus» (la messe est dite ou «alea jacta est»), dit-il. Car, poursuit Tall, on ne peut pas négocier le contenu de la Constitution et même si tous les Sunugaaliens étaient avec Njomboor, ce serait illégal. Pour lui, il ne faut donc pas que Njomboor accepte de tomber dans les mêmes travers que Tandja au Niger. Il finirait sûrement comme Tandja alors.