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Mœurs : Le Changement ou la période des vaches maigres pour les prostituées à Conakry

Auteur: Mariam Barry depuis Conakry

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La prostitution, le plus vieux métier du monde, est une pratique qui est devenue quotidienne dans la capitale Conakry, car génératrice de revenus pour de nombreuses jeunes filles et jeunes dames. 

 Dès 21 heures, elles sont sur les lieux publics dans un look qui est sans équivoque. Petites culottes ou mini-jupes, bodys moulants qui laissent entrevoir les seins, coiffées à « la Madonna », visage maquillé à souhait et les lèvres cramoisies. 

 Elles tiennent un gros sac, un fourre-tout généralement, dans lequel elles rangent pêle-mêle un pagne, des sandales, des miroirs et autres babioles. 

 Ces travailleuses de sexes sont fréquentes sur l’axe de Taouyah, du Centre émetteur de Kipé dans la banlieue de Conakry. 

Elles se présentent sous des catégories différentes. Si les « prostituées de luxe » font généralement leur travail par pur plaisir, les « prostituées démunies » justifient leur travail par l’extrême pauvreté. 

Les prostituées de luxe se rencontrent dans les grands hôtels et dans les clubs privés tandis que les plus démunies se trouvent sur les trottoirs. Naguère juteuse, la prostitution a connu de fortunes diverses depuis quelques années. 

D’abord, sous la Transition du Capitaine Dadis, les prostituées étaient victimes d’arrestation, d’humiliation. 

Des gendarmes appréhendaient les prostituées et leurs clients, les rasaient la tête avant de diffuser les images à la télévision nationale. 

L’arrivée du « changement » a tout changé chez les travailleuses de nuit. MC, déclare : « J’ai 25 ans, cela fait une année que je pratique la prostitution. 

Mais depuis que le président Alpha Condé est arrivé au pouvoir, je gagne moins de clients. Avant tu pouvais faire 100.000 FG ou 80.000 FG pour 2 heures. 

Actuellement, si tu gagnes un client c’est entre 25.000 FG et 30.000 FG. Nos clients nous disent que, cela est dû à la crise économique ». 

 Le tronçon Taouyah jusqu’au centre émetteur qui était bondé de filles dès la tombée de la nuit est quasiment désert. 

Les travailleuses de sexe n’y viennent dorénavant en grand nombre que les weekends. La conjoncture créée par le "changement" reste défavorable pour les « belles de nuit », aussi. 

Auteur: Mariam Barry depuis Conakry
Publié le: Samedi 15 Octobre 2011

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