Un soldat sud-africain des Nations unies en patrouille, le 8 octobre 2018 à Oïcha
Véritable État dans l’État, la mission des Nations unies a longtemps essuyé les critiques acerbes de l’administration Kabila. Pourtant, soumise à d’importantes contraintes budgétaires, c’est sous la présidence de Félix Tshisekedi qu’elle pourrait plier bagage.
En mars 2010, Youssef Mahmoud débarquait à N’Djamena avec un mandat très précis de l’ONU : il devait discuter avec les autorités locales de l’avenir de la Mission des Nations unies en Centrafrique et au Tchad (Minurcat), dont il venait de prendre la tête. Le 31 décembre suivant, il y mettait officiellement fin. Était-ce prématuré ? Deux ans plus tard, Michel Djotodia créait la rébellion Séléka, qui allait bientôt renverser François Bozizé, à Bangui, et provoquer une nouvelle opération de maintien de la paix.
Depuis le 26 juin dernier, Youssef Mahmoud est de retour en Afrique centrale. Il conduit la « revue stratégique » de la mission de l’ONU en RD Congo (Monusco) et doit rendre son rapport au secrétaire général d’ici au 20 octobre. À Kinshasa, il a rencontré Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Tshisekedi, avant de se rendre en Ouganda, au Rwanda et en Tanzanie.
« Désengagement progressif »

Des Casques bleus sénégalais patrouillent à Goma, dans l'est de la RDC, le 14 janvier 2016.
Les revues stratégiques sont choses habituelles pour les opérations de l’ONU – concernant la Monusco, la dernière date de 2017. Mais depuis l’élection de Félix Tshisekedi, la question d’un retrait des Casques bleus se pose...
Commentaires (2)
les troupes de l'ONU en Afrique ne servent à rien : contingents disparates et non motivés , procédures d'engagement tres contraignantes , que ce soit en RDC (Kivu ) , Centre Afrique etc.... ces troupes n'ont jamais réussi à maintenir l'ordre !
Le départ de la MONUSCO peut se justifier à certains égards, notamment par le retour timide a l’Etat de droit. Toutefois, un retrait total ferait courir le risque d’une résurgence tant le Nord-Kivu se caractérise par une accalmie précaire. Faut-il rappeler que la présence d’une mission de paix en RD Congo date de la période post-coloniale. L’optimisme peut-être est permissible toutefois, à condition de débarrasser ce géant d’Afrique des germes (pernicieux) de la division et de la prédation de ses ressources insolemment abondantes.
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