"Trop tard": des Palestiniens désespérés après la déclaration de la famine à Gaza par l'ONU
Pour récupérer quelques poignées de riz, des Palestiniens hagards, armés de casseroles et de seaux en plastique, se ruent vers une soupe populaire de la ville de Gaza, ravagée par la guerre et frappée officiellement par la famine selon l'ONU.
Des images de l'AFP tournées samedi dans cette ville qu'Israël menace de destruction totale si le mouvement islamiste Hamas n'accepte pas la paix à ses conditions, montrent des jeunes tendant désespérément leurs gamelles pour qu'elles soient remplies.
On y voit un garçon grattant à mains nues les derniers grains de riz collés au fond d’une marmite. Un peu plus loin, assise par terre à l'ombre, une fillette mange à la cuillère dans un sac en plastique.
"Nous n'avons plus de maison, plus de nourriture, plus de revenus (...) nous sommes donc obligés de nous tourner vers les cuisines caritatives, mais elles ne suffisent pas à apaiser notre faim", témoigne Youssef Hamad, 58 ans, déplacé de la ville de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza.
Certaines de ces soupes populaires sont alimentées en nourriture par des mosquées ou des organisations caritatives islamiques locales. D'autres par des ONG internationales ou des agences onusiennes.
Début mars, le gouvernement israélien avait imposé à la bande de Gaza un blocus humanitaire total, entraînant des pénuries de nourriture, les plus graves depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Il l'a assoupli à partir de fin mai, mais la quantité d'aide internationale autorisée à entrer depuis est jugée largement insuffisante par l'ONU et les humanitaires, ce que conteste Israël.
Après des mois de mise en garde, l'ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, en en attribuant la responsabilité à Israël, qui a aussitôt rejeté cette accusation. Un "mensonge éhonté" selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Mais cette déclaration onusienne intervient "beaucoup trop tard", déplore Oum Mohammad, 34 ans, près d’une autre soupe populaire à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.
"Faute de nourriture et d’eau, les enfants (...) sont parfois incapables de se lever, pris de vertige", dit-elle.
Samedi, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa) a estimé qu'il était "temps que le gouvernement israélien cesse de nier la famine qu'il a provoquée à Gaza".
"Tous ceux qui ont de l'influence doivent l'utiliser avec détermination et un sens du devoir moral", a écrit Philippe Lazzarini sur X.
M. Netanyahu a imputé les pénuries, selon lui "temporaires", aux "vols systématiques de l'aide" par le Hamas.
L'Unrwa a indiqué samedi que ses entrepôts en Jordanie et en Egypte étaient pleins et qu'il y avait "suffisamment de nourriture, de médicaments et de produits d'hygiène pour remplir 6.000 camions".
Dans le même temps, Israël poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza. Des images de l'AFP montrent une épaisse fumée s’élevant au-dessus du quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza, tandis que des Palestiniens fouillent les décombres de bâtiments éventrés.
Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a qualifié la situation dans les quartiers de Sabra et de Zeitoun d'"absolument catastrophique", évoquant "la destruction totale de blocs résidentiels entiers".
"Nous sommes piégés ici, nous vivons dans la peur, nous n’avons nulle part où aller. Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. Se déplacer maintenant, c’est courir à la mort", témoigne Ahmad Jundiyeh, 35 ans, déplacé dans la périphérie nord de Zeitoun.
"Nous entendons sans répit les bombardements (...) les avions de combat, les tirs d’artillerie et même les explosions des drones", confie-t-il à l’AFP par téléphone.
"Nous sommes terrifiés, avec l'impression que la fin est proche."
M. Bassal a indiqué que les secouristes de la Défense civile avaient recensé 51 personnes tuées samedi par des frappes ou des tirs israéliens.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a menacé vendredi de détruire la ville de Gaza si le Hamas refusait de se désarmer, de libérer les otages enlevés le 7-Octobre et de mettre fin à la guerre aux conditions fixées par Israël.
Commentaires (8)
Honte à nous
Toi, occupes toi de la famine au Soudan qui perdure et dont personne ne parle
Je trouve la position du Sénégal sur le massacre du peuple palestinien très décevante.
Citoyen bi ma done trahison deug la ressentir ci ni État bi dokhalé ci mbir mi. Kharou ma ko wone ci ni mou dokhalé
Lii ni mou ma mettiwé dou ma ko meussa baal le regime actuel. Ak li ma dadj yeup pour Projet bi sama bayi Pastef khadj na ci.
Pourquoi le Sénégal n'a pas au moins boycotté Israël et rompu ses relations diplomatiques avec ?
Le Chef de chaque État inchAllah rendra compte devant Dieu. Gni setane, wala gni doléle de près ou de loin tout malfaiteur di guen khamni sunu borom rek jarra ragal. Surtout quand il s'agit de défendre ses intérêts (d'Allah) bobou ken amoul option reculer (sinon ça fait partie des 7 péchés capitaux dans l'islam)
Au jugement dernier inch Allah amoul lay di wakh ni niawlouwone nako alors que meunone ga jeuf bou geuna leer pour woné sa nakhar ak sa position wala pour wagni niawteef bi. Nul ne pourra opposer une obligation de moyens pour justifier son inaction face à ce désastre sous nos yeux.
Naci nieup jang : face au dajjal bou ken compter ci ben ngour. Ne comptez que sur Allah.
Et kounek na tokk khalat est ce qu'on ne mérite pas cette épreuve du dajjal face à notre perte des valeurs, à notre inconsideration de la vie humaine et de notre ego.
A votre avis Dieu est il content de nous ou avons nous attisé sa colère ?
A ceux qui pensent que ca ne les regarde ou ne veulent pas trop s'en mêler ou trop occupés à savourer leur "aisance materielle " : InchAllah qui vivra verra et chacun subira les conséquences.
JAMAIS DEUX SANS TROIS
L’atrocité que des dirigeants israéliens font subir au peuple palestinien n’est pas inédite. La boucherie de 1982 à Sabra et Chatila ne s’effacera jamais de la mémoire humaine. Pourtant, ni Menahem Bégin, ni le boucher Ariel Sharon n’ont eu de compte à rendre pour crime contre l’humanité. Aujourd’hui, c’est Netanyahu qui prend le relai pour anéantir le peuple palestinien.
Tout cela dans l’impunité la plus totale. Figurez-vous qu’un gérant de camp de vacances est en train de se faire bousculer par la justice pour avoir refusé d’accueillir des enfants israéliens en colonie de vacances. Oui, vous avez bien entendu, « colonie de vacances » ! Les enfants de Gaza, ce qu’ils vivent n’a rien d’une cure de vacances ? quand ils ne meurent pas sous les bombardements ils meurent de faim. Avec cela, qui est assez naïf pour croire que le calvaire palestinien est terminé ? Jamais deux sans trois !
Wa où sont les arabes et leurs pétrodollars ????
A Dakar beaucoup d'enfants sont dans les rues que faites vous ? Combien de guerre il y a en Afrique ? Et vous nous emmerder avec se conflit ou est le hamas.
Les enfants des rues du Sénégal, qui les met dans ces conditions? Des sénégalais pur jus et "religieux" soit-disant! Cela fait une différence avec les petits de Gaza. Tu peux le comprendre, ça?
En Afrique il ya des guerres à Gaza un génocide. Personne ne pourra dire je n'étais pas au courant. Le lache et l'hypocrite n'ont jamais triomphé.
"Honte aux arabes voisins" le premier commentaire parle d'humanité. Les Soudanais ne sont pas exterminés par des colons. Les Juifs sans terres sans nation, désobeissant à Allah essayent d'exterminer les Gazaouis. Il n'ya pas de guerre à Gaza mais un génocide.
c²est déjaheureux d'évoquer L le7è oo tobre toutes eezcreatures de dieu ontdroit à la vieen'en déplaise auxproarrabes
@ngodn
Dénoncer la situation à Gaza n'est point synonyme de pro-arabe.
Oui, les actions du Hamas, au 7 octobre, relèvent de la barbarie et de l'ignominie comme tout acte terroriste. La riposte orchestrée par Netanyahu ne l'est pas moins. Affamer et tuer des enfants d'un peuple dans le but de l'anéantir, cela s'appelle un génocide. Je ne suis pas sûr que ça soit comparable au terrorisme abject du hamas qui doit être éradiqué. Entre la cause et les conséquence, dans cette situation, il y plus qu'une disproportion, il y a un dérapage total et ce n'est pas nouveau de la part de gouvernants israéliens. Malheureusement, ils ne s'appellent pas tous Shimon Pérés.
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