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Campagne agricole 2025 : Dr Mabouba Diagne veille au grain

Auteur: Moustapha TOUMBOU et Abdoulaye SECK (Envoyés spéciaux à Kédougou)

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Campagne agricole 2025 : Dr Mabouba Diagne veille au grain

Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage a entamé une tournée de suivi dans la région de Kédougou pour évaluer les performances de la campagne agricole 2024-2025 et encourager la dynamique vers la souveraineté alimentaire.

Soleil généreux, paysage verdoyant et terre fertile pour démarrer. La région de Kédougou a accueilli la première étape du périple de terrain du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage. Dr Mabouba Diagne s’y est rendu pour mesurer l’impact concret des politiques agricoles en cours et constater la mobilisation des producteurs. À Taïfa, village de la commune de Dembou, plus de 177 hectares ont été cultivés cette année par des exploitants familiaux, dont 32 hectares encadrés par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) pour la production de semences certifiées de maïs.

C’est au milieu d’un champ de maïs et face aux agriculteurs que le ministre a tenu à valoriser l’effort des ces soldats de la terre : « Ces belles parcelles nous honorent. Elles prouvent que nos jeunes, au lieu de partir à l’aventure, ont choisi de rester dans leur terroir pour nourrir le pays. C’est exactement cet esprit que nous devons encourager ». Sur le terrain, l’élan à lui seul ne suffit pas. Les contraintes matérielles telles que l’insuffisance d’équipements, le déficit de hangars de stockage et le manque de stations de battage persistent. Face à cela, le Dr Mabouba Diagne a appelé à une réponse collective : « 177 hectares exploités avec un seul tracteur, ce n’est pas suffisant. L’État accompagnera les producteurs pour renforcer les équipements et les infrastructures rurales ».

Des rendements en nette progression

Selon l’autorité, les résultats de la campagne 2024-2025 traduisent une embellie agricole. C’est ainsi que le ministre a salué « des records de production en pomme de terre et en riz ». Des perspectives reluisantes fruits d’un engagement fort de l’Etat du Sénégal. Les engrais produits localement auraient grandement contribué à cette dynamique avec notamment 105.000 tonnes d’urée et de NPK qui ont été distribuées par les Industries chimiques du Sénégal (ICS).

« Ces performances confirment que nous pouvons nourrir le Sénégal par le travail et la solidarité. Ensemble, producteurs, chercheurs et autorités, nous faisons avancer notre souveraineté alimentaire », a déclaré le patron de l’agriculture sénégalaise.

Dr Mabouba Diagne a rappelé que Kédougou dispose d’atouts agricoles importants, surtout dans l’aviculture, l’horticulture sous serre, l’arboriculture, l’aquaculture et la valorisation du barrage de Sambangalou, dont le potentiel irrigable dépasse 40.000 hectares. Un optimisme partagé par les autorités locales. Le maire de Dembou a résumé leur état d’esprit tout en saluant la réactivité des autorités : « Nous avons reçu à temps des semences et engrais de qualité. Ce que nous retenons, c’est que le développement doit venir de nous-mêmes ».

L’agriculture familiale, une forme répandue et porteuse

Au terme de sa visite à Dembou, Dr Diagne a instruit ses services d’appuyer la création d’une coopérative agricole communautaire en partenariat avec l’ISRA, l’Agence nationale de conseil agricole (ANCA) et les programmes régionaux.

« Organisez-vous rapidement. L’État sera à vos côtés pour faire de Kédougou un moteur de la souveraineté alimentaire nationale », a-t-il insisté.

La tournée ministérielle s’est poursuivie à Samékouta, où des femmes exploitent 45 hectares de terres pour une production estimée à 150 tonnes de riz paddy sur 42 hectares emblavés. Cette performance n’a pas laissé leur ministre de tutelle indifférent. Le Dr Mabouba Diagne les a félicités et fait de nombreuses promesses. Il a, d’abord, demander à ses équipes de regrouper ces productrices en coopérative, d’étendre les surfaces cultivées et de mettre à leur disposition une Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA). Ce n’est pas tout, il est également prévu le déploiement d’une moissonneuse pour les assister à la récolte.

Production d’huile et de coton : le Sénégal tisse sa toile

La visite ministérielle a ensuite conduit la délégation à Syllacounda, où se trouve l’Antenne Multilocale d’Expérimentation (AMEX). Dans cette zone, la Sodefitex, en collaboration avec les ministères de l’Agriculture et du Commerce, expérimente la culture du tournesol. Cette orientation vise à réduire la facture des importations d’huiles végétales, qui demeure élevée. A titre d’information, en 2023, le Sénégal a importé plus de 128.000 tonnes d’huile de palme de Malaisie, ainsi que des huiles de soja, de colza, de coton et de tournesol.

A côté de l’huile, il y a le coton. Répondant à une interpellation du Dr Mabouba Diagne sur le faussé de production de cette fibre végétale entre le Sénégal et les champions africains que sont, respectivement, le Bénin et le Mali, le directeur général de la Sodefitex, Pape Fata Ndiaye, explique : « le premier facteur est climatique. Le Bénin bénéficie de conditions agroclimatiques beaucoup plus favorables que le Sénégal. Ce qu’on vit au Sénégal en termes de douceur du climat, c’est l’anticyclone des Açores qui pousse le front intertropical vers le sud, retardant l’arrivée des pluies ».

Il a ajouté : « Quand on est sorti de l’indépendance, chaque pays a décidé de sa spécialisation agricole. Au Sénégal, c’était l’arachide. Au Burkina et au Mali, c’était le coton ». Concernant le Bénin, le directeur général a aussi un facteur non-négligeable : « La réussite du Bénin est liée à une volonté politique clairement affichée du président Talon, industriel du coton, qui a donné à cette filière tous les appuis institutionnels nécessaires ».

Selon une note technique de la SODEFITEX (Société de Développement et des Fibres Textiles), la filière cotonnière enregistre une progression considérable lors de cette campagne 2025-2026. Les superficies emblavées progressent de 70 % et atteindraient 21.355 hectares, exploités par 16.151 producteurs regroupés au sein de 1.251 Groupements de Producteurs de Coton. Toujours d’après la note, ce rebond démontre « le retour massif des producteurs vers le coton, après plusieurs années difficiles marquées par la crise parasitaire des jassides ». En conservant le rendement moyen de 1.259 kg/ha, la production pourrait atteindre 25.000 tonnes de coton graine, soit une hausse de plus de 60 %. À Kédougou, les emblavures culminent à 4.100 hectares (+74 %), pour une production attendue de 5.600 tonnes et un rendement proche de 1.400 kg/ha

Des réformes pour accroître la production cotonnière

Face à ces constats, Dr Mabouba Diagne a précisé la vision de son département : « Il faudrait une maîtrise parfaite de l’eau, organiser les producteurs en coopératives agricoles communautaires pour mieux les former ». Il a également évoqué la création de semences climato-intelligentes pour répondre aux effets du changement climatique et réduire la dépendance à la pluie.

Le ministre a donné l’exemple d’un agriculteur malien qui enregistrerait des rendements de 4 tonnes à l’hectare grâce à l’irrigation goutte-à-goutte et à l’utilisation de variétés modernes, alors que le Sénégal plafonne à 1,5 tonne à l’hectare. Ainsi, il a appelé à « augmenter le nombre de cotonculteurs à travers la formalisation des coopératives, la réforme foncière et la formation des agriculteurs et agricultrices ».

« Allô Tracteur », une réponse locale à la mécanisation

À Dar Salam, dans la commune de Salémata, le ministre a découvert une initiative appuyée par le Programme d’appui au développement agricole et à l’entrepreneuriat rural (PADAER 2).

Baptisée « Allô Tracteur », cette innovation repose sur un système de prestation de services agricoles porté par des jeunes entrepreneurs. Yoro Ba, responsable du volet entrepreneuriat rural du programme, a détaillé le modèle : « Allô Tracteur est fondé sur la promotion de la prestation de services agricoles. Les jeunes bénéficient d’un kit complet : un tracteur, un offset de 24 disques et une remorque. Ils peuvent ainsi offrir des services aux producteurs de la zone ».

L’investissement initial, estimé à 40 millions de francs CFA, permet de créer des emplois durables : « En moyenne, 10 à 11 emplois permanents et plus d’une vingtaine temporaires sont générés ».

Le PADAER 2 a déjà mis en place treize CUMA dans quatre régions d’intervention. Grâce à cet appui, « les surfaces emblavées sont passées de 600 à 1182 hectares », indique le responsable, avant d’ajouter que ce dispositif contribue à « augmenter la production, la consommation et la commercialisation ».

Kédougou, pôle agricole en devenir

Clôturant cette première journée, le Dr Mabouba Diagne a lancé un appel à la jeunesse de Kédougou :

« Kédougou ne doit pas seulement être une zone minière, mais un véritable pôle agricole. Vous avez ici tout ce qu’il faut : la terre, l’eau, le climat et la jeunesse ». Pour le ministre, l’avenir du Sénégal repose sur l’engagement constant de ses fils et filles : « Le Sénégal que nous construisons se fera avec les Sénégalais et les Sénégalaises, à travers leur travail, leur foi et leur détermination ».

Auteur: Moustapha TOUMBOU et Abdoulaye SECK (Envoyés spéciaux à Kédougou)
Publié le: Dimanche 26 Octobre 2025

Commentaires (7)

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    Mamadou il y a 12 heures

    Bel effort pour le titre...c'est l'IA ?....mon gourou Kim Chonk va aimer ça !!

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    Curieux il y a 12 heures

    À quand le démarrage de la campagne de la commercialisation d’arachide?

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    FAUX il y a 11 heures

    Rien, que du cinéma. Ce gars aime le théâtre, le voyez-moi, les effets d’annonce. Il est faux!

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    Seydou il y a 8 heures

    M. Mabouba aurait fait un excellent porte parole du gouvernement. Le seul domaine dans lequel il est bon c'est la communication. Mensongère/véridique cela est un autre débat.

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    James il y a 8 heures

    Aucune politique agricole sérieuse! Com rek!

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    Showman il y a 7 heures

    Il n’est même pas bon dans la communication.
    Juste dans le show
    C’est le ministre qui est dans 50 groupes WhatsApp et partage tout ce qu’il fait

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    Gérary il y a 6 heures

    Tu fais un bon job . Malgré tout un proche vaniteux Dg de société veut ton poste et dépense sans compter pour son image . Zéro résultat rien que des paroles de griot . Il mène sa société vers les murs. Il rêve de l’agriculture ou du PAD appuyé par des laudateurs !!!

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