15 300 milliards F CFA, le mobile money redéfinit la finance sénégalaise
Les 15 300 milliards F CFA de transactions enregistrés en 2025 ne traduisent pas seulement l’essor d’un secteur financier, mais un changement profond dans le rapport des Sénégalais à l’argent. Chaque opération sur mobile money devient un acte de bancarisation informelle, révélant un usage citoyen de la finance qui échappe aux circuits traditionnels. Cette adoption massive transforme le quotidien économique et social, en instaurant des pratiques nouvelles dans les paiements, l’épargne et la circulation des fonds.
Au-delà des chiffres, cette dynamique redessine les liens entre individus et institutions. La confiance se déplace des banques et des structures classiques vers des plateformes numériques, qui deviennent des infrastructures invisibles de solidarité et d’échange. Les flux financiers numériques reflètent ainsi des solidarités interpersonnelles et communautaires, des mécanismes de soutien informels qui accompagnent la vie économique locale.
Le mobile money influe aussi sur le comportement des consommateurs et des entrepreneurs. Les transactions rapides et sécurisées permettent une plus grande fluidité dans le commerce et l’investissement à petite échelle, tout en stimulant des services innovants adaptés aux besoins locaux. L’économie digitale devient un outil de résilience, capable d’absorber certaines contraintes structurelles et d’accélérer l’inclusion financière.
Cette mutation pose également des défis pour la fiscalité et la régulation. Alors que ces flux massifs échappent encore en grande partie aux circuits officiels, l’État est confronté à la nécessité de repenser ses stratégies de collecte et de contrôle, sans freiner l’innovation. Le mobile money n’est plus seulement un instrument de paiement, il est le reflet d’une citoyenneté économique en pleine recomposition, où technologie, confiance et usages sociaux s’entrelacent pour redéfinir la modernité financière du Sénégal.
Commentaires (3)
Ce chiffre est faux! Déjà en 2021 la valeur des transactions était de plus de 17 000 milliards FCFA! soit l'équivalent voire un peu plus du PIB sénégalais! Voir les rapports de la BCEAO sur la fintech dans l'UEMOA.
En 2023, le dernier chiffre était de plus de 38 000 milliards FCFA! Toujours source BCEAO (site internet).
38 000 Mrds c'est superieur au PIB du pays mon cher. Cela n'est pas possible ou alors il faudra reviser le PiB.
On a dit sur le texte 2025. A mon avis ce chiffre ne se limite que pour le premier trimestre
Nous l'avons échappé belle, il ne faut jamais l'oublier pour que plus jamais ça.
Longtemps le Mobile money a existé au Sénégal sous sa plus simple expression via le transfert d'argent par digital de quelques applications dont la fameuse Orange Money qui déjà en concurrent avait l'indéniable avantage d'appartenir à l'opérateur principal de téléphonie qui était à la fois propriétaire des infrastructures, gestionnaire du réseau des bandes passantes octroyées pour les services qu'il fournissait aux autres c'est à dire en termes faciles de lui dépendait la disponibilité et fluidité de leurs applications et de mémoires on se rappelle à la veille des grands événements il n'était pas rare que ces derniers : Joni-Joni, wari etc dans leurs kiosques “réseau Amoul” une panne de réseau était adressée aux clients pour montrer l'impossibilité d'effectuer leurs demandes d’envois ou réception d'argent. C'était le décor planté où il nous était imposé 10% de frais par transaction où pour 5000 F à envoyer il fallait débourser presque 500 F, ceux qui effectuaient des envois à leurs familles ou essayaient de payer par ce biais voyaient d'énormes sommes de leurs revenus disparaître ainsi dans les coffres de l'opérateur de téléphonie, il était pratiquement impossible compte tenu des frais de transfert existants de vendre ou de faire son business en ligne les marges de bénéfices ajoutés plus les frais de transfert rendaient non viable toutes activités économiques. La numérisation des activités économiques était ainsi bloquée au Sénégal pendant plus dix ans et l'opérateur principal en situation de monopole envisageait de s'élargir dans l'ensemble du Fintech la finance numérique: banking, Credits etc il voulait élargir son monopole sur l'ensemble de l'avenir de ce secteur de la finance digitale partant de sa position de force avec un total contrôle des infrastructures Hardware et des applications Software. Et c'est là que je parle de que "Nous l'avons échappé belle" n'eut été l'arrivé d'un dernier Larron WAVE qui nous a permis par ses frais à 1% de rentrer pleinement l'économie digitale, la finance numérique au Sénégal serait en des mains qui en feraient un moyen de pillage comme déjà le simple fait de transférer de l'argent par une application l'a été pendant plus d'une décennie avant l'arrivée de ce dernier WAVE.
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