Dans une contribution publiée sur le site d’informations Financial Afrik, l’économiste sénégalais Amath Ndiaye, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), monte en épingle les performances économiques de la Côte d’Ivoire pour prouver que le CFA n'est pas handicap.
« La Côte d’Ivoire a affiché ces dernières années, des résultats économiques spectaculaires qui contredisent tous les arguments politico-idéologiques portés contre le franc CFA. Il suffit de comparer ses performances économiques à celles du Ghana et du Nigeria avec qui elle partage la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) » écrit l’économiste.
« Sur la période 2013-2023, le PIB de la Côte d’Ivoire a connu une croissance de 6,69 % contre 4,4 % pour le Ghana et… »
Il fait tout de suite remarquer que la nation éburnéenne est depuis 2023, la deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest derrière le Nigeria et devant le Ghana, grâce à son dynamisme.
Sur la période allant de 2013 à 2023, son PIB a connu une croissance de 6,69% contre 4,4% pour le Ghana et 2,44% pour le Nigeria. De plus , le PIB par habitant de la Côte d'Ivoire est supérieur à ceux des deux autres géants de la CEDEAO depuis 2021.
L’inflation dans le pays de Ouattara est également parmi les plus bas du continent, soit 1,9 %, informe le professeur Amath Ndiaye. Dans le même temps, elle tutoie les 16 % au Ghana et les 14% au Nigeria.
Le CFA « grâce à son ancrage à l’euro, ne s’est déprécié que de 21%... »
Pour le professeur Ndiaye, « tous ces bons résultats économiques ont été favorisés par la stabilité monétaire, contrairement au Ghana et au Nigeria qui connaissent de fortes volatilités et dépréciations monétaires ».
Sur la période allant de 2010 à 2023, note-t-il, le CFA « grâce à son ancrage à l’Euro, ne s’est déprécié que de 21 % » alors que le naira, la monnaie nigériane, « a perdu 64% de sa valeur et le Cedi, du Ghana, 76 % ». Le professeur en conclut que les « régimes de change flexibles du Nigeria et du Ghana ne leur ont pas permis de redresser leurs balances commerciales qui restent structurellement déficitaires sur la période ».
Dans le même temps, en Côte d’Ivoire, cette balance commerciale reste structurellement excédentaire. « Comme quoi un régime de change flexible n’engendre pas automatiquement une compétitivité structurelle de l’économie ».
Ces observations et bien d’autres relatives à la création monétaire font dire à l’universitaire que le « franc CFA n’a pas été un handicap à la croissance économique de la Côte d’Ivoire sur la période 2013-2023 ». Grâce au franc CFA et son « régime de change fixe », la nation éburnéenne « a connu une stabilité monétaire et une inflation faible ; ce qui a protégé le pouvoir d’achat et encouragé les investissements ».
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