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Taxation du Mobile Money : L’ASEPAME propose une alternative pour 530 milliards FCFA de recettes fiscales

Auteur: Seneweb-News

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Taxation du Mobile Money : L’ASEPAME propose une alternative pour 530 milliards FCFA de recettes fiscales

L’Association Sénégalaise des Établissements de Paiement et des Émetteurs de Monnaie Électronique (ASEPAME) a publié ce mardi une proposition détaillée pour une taxation équitable des services de paiement et de transfert d’argent via canaux digitaux, en réponse au projet gouvernemental de taxer le Mobile Money à 0,5 % sur les transactions et 1,5 % sur les paiements marchands. Selon l’ASEPAME, cette mesure risquerait de réduire les volumes de 30 % à 50 %, contractant l’assiette fiscale et les recettes existantes (TAF, TVA, impôt sur les sociétés, BRS, impôts sur les salaires), neutralisant ainsi son impact attendu.



Contexte et enjeuxLe Mobile Money, pilier de l’inclusion financière au Sénégal, a vu ses transactions croître de 34 % en moyenne annuelle entre 2022 et 2024 (BCEAO), passant de 14 308 milliards FCFA en 2022 à 48 073 milliards en 2024, soit +230 % en deux ans. Plus de 95 % de la population adulte détient un compte, avec 14 millions d’actifs, générant 8,6 % du PIB. Les recettes fiscales issues du secteur ont progressé de 50 % sur la même période. Cependant, une taxation des volumes pourrait inverser cette dynamique : « Si les volumes de Mobile Money venaient à être taxés, comme semble le prévoir la proposition actuelle du Gouvernement, ceux-ci diminueraient de 30 % à 50 %, sur la base des données observées dans d’autres pays », avertit le résumé exécutif de l’ASEPAME.

L’association met en garde contre un alourdissement du pouvoir d’achat des consommateurs modestes, un frein à l’inclusion (où 95 % des femmes utilisent le Mobile Money contre 20 % pour les comptes bancaires), et un retour au cash, menaçant les objectifs du New Deal Technologique. « La malnutrition est un défi énorme, un fardeau même », renchérit Madiha Ahmed, agente d’un centre de recherche canadien, tandis qu’Abdoulaye Diagne, directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale, pointe la « montée des maladies non transmissibles liées à l’alimentation », liée à une consommation excessive de sel, sucre et graisses.

Proposition de l’industrie : Une taxe de 2,5 % sur les revenus des opérateurs

L’ASEPAME préconise un prélèvement de 2,5 % sur les revenus des opérateurs pour 2026-2028, sans impact sur les clients. « À l’inverse, la proposition du secteur, un prélèvement de 2,5 % sur les revenus des opérateurs de Mobile Money, n’aurait aucun impact sur les clients. Elle permettrait à l’assiette fiscale de continuer à croître de manière exponentielle tout en générant des recettes fiscales additionnelles », explique le document. Sur trois ans, cela générerait plus de 530 milliards FCFA, contre 230 milliards visés par le gouvernement, soit le double, tout en préservant la croissance.Les projections fiscales comparatives montrent que la taxe sur les revenus maintiendrait 90 000 emplois directs et indirects, contre 65 000 (-28 %) ou 41 000 (-55 %) avec une taxe sur les volumes (0,5 %). « Ces simulations démontrent clairement que la taxation des volumes mobilise moins de ressources fiscales, détruit des emplois et réduit l’activité économique. À l’inverse, une taxe assise sur les revenus garantit des recettes plus élevées et plus prévisibles », conclut l’ASEPAME.

Éléments d’attention pour une réforme réussie

L’association identifie trois enjeux : assurer la pérennité de la taxe en évitant une contraction des volumes ; préserver la confiance et l’inclusion, car « le Mobile Money est le principal moteur de l’inclusion financière au Sénégal » ; et maintenir la traçabilité pour la formalisation de l’économie, réduisant le blanchiment et le financement du terrorisme, priorité de la BCEAO et du gouvernement après la sortie de la liste grise du GAFI. « L’un des principaux atouts du Mobile Money réside dans sa traçabilité. Chaque transaction est enregistrée », souligne le rapport.Cette proposition, alignée sur le Plan de Redressement Économique et Social (PRES), vise à intégrer le numérique dans l’assiette fiscale sans compromettre l’innovation. L’ASEPAME appelle à un dialogue inclusif pour une solution équilibrée, préservant le rôle pionnier du Sénégal en inclusion financière.

Auteur: Seneweb-News
Publié le: Mardi 16 Septembre 2025

Commentaires (21)

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    Avis il y a 2 jours

    Bravo !

    De la réflexion, des solutions … c’est ce qu’on attend de ce genre d’associations

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    Darkpenguin il y a 2 jours

    Au Sénégal les chiffres statistiques ne valent rien c'est comme les sondages politiques, dans un pays c'est quand le citoyen se sent acculé par les impôts qu'il paye qu'il ne tolère pas la corruption sur l'argent publique. Et puis les transferts d'argent sont là depuis depuis quinze ans où étaient ces associations quand pour envoyer 5000 f il fallait payer presque 500 f de frais avec Orange Money.

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    kheuch il y a 2 jours

    ne perdez pas votre temps
    le problème du Sénégal ce sont des fonctionnaires des impôts qui ne savent rien du fonctionnement du monde de l'entreprise et des finances et qui sur la base d'un tableau statistiques font des projections
    le Senegal n'avancera pas avec ses inspecteurs des impôts. a part occuper des postes juteux et se faire payer des fonds communs (c'est leur principal motivation avec ces réformes) ils ne feront que nous appauvrir
    combien de fonds commun sont escomptés sur ces réformes du secteur du payement digital? voici la question qu'aucun journaliste sérieux ne s'est posé et qui pourtant est d'une évidente évidence

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    sénégalais lambda il y a 2 jours

    CE REGIME est à FELICITER! Voila des gens qui se faisaient de l'argent dans leur coin sans presque rien mettre dans les caisses de l'ETAT!

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    Deug rek il y a 2 jours

    Saway esk do gueustou ji soga wakh. Je parle juste du cas de SONATEL, mimiy fay impots ci deuk si on avait 10 comme mom rek senegal avancer.

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    Amsa il y a 2 jours

    En phase, c'est mieux que de taxer directement les populations, pour les paiements marchands déjà les 1% existe aucun client ne veut le payer y ajouter une taxe de 1.5% et l'entreprise de digitalisation qui doit aussi ajouter 1% on se retrouve avec 3.5% ce qui change complètement la donne. C'est une réforme qui doit être inclusive pour éviter de freiner la digitalisation en cours....

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    Mo il y a 2 jours

    Ça me rapelle quelque chose ça . Il y a longtemp , un grand promoteur de lutte qui n'est plus de ce monde ( Radiyallahou t ah ) etait à la tele devant la nation entière pour dire à l'etat ( le pastef n'existait pas encore ou etait inconnu) de venir le voir lui pour que ensemble ils voient comment bien faire les impots dans ce domaine de la lutte ...Mais est ce que vous vous rendez compte ?

    * Un dialogue inclusif pour une solution equilibrèe* . J'espere que ceux qui ont la responsabilte de cette tache et qui sont les seuls à l'avoir ferons leurs job qui conserne l'interet de la nation entiere et non seulement
    d'un certain lloby qui vien ici faire de la fumisterie publique pour ses seuls interets .

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    SENRE il y a 2 jours

    Je propose à nos gouvernant aussi de bien scruter les compagnies d'assurance. Voilà une grosse arnaque labà. Ils assurent parce que la loi l'exige mais n'assurent absolument RIEN du tout. Il y'a moyen de se faire bcp à travers la SENRE. Faire un prelevement de 2.5% sur le volume total des transactions sur ce volet.
    Aussi, voir comment faire assurer, à travers la CDC, tous les proprietaires d'immeuble à usage d'habitation auprès de la CDC et non avec des organismes privés.

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    OK il y a 2 jours

    En tout cas western a déja augmenté le prix des transfert sur les comptes wave ou orange money.

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    Ngor il y a 2 jours

    Avant 2029 on retournera au troc...
    Pays en faillite très bientôt....

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    Titeuf il y a 2 jours

    En tout cas avant d’instaurer une taxe il faut bien mesurer les conséquences sur l’économie car il peut se produire l’effet contraire avec une baisse notoire du volume d’opérations.

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    Titeuf il y a 2 jours

    En tout cas , il ne faudra pas mettre cette taxe sur le dos de la population qui a du mal à joindre les deux bouts.

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    Deugg il y a 2 jours

    Il faut diminuer le train de vie de l'état
    Moins de voitures de luxe
    Arrêter l'octroi de logement de fonction excepté le président et le premier ministre
    Arrêter les dotation carburant pour les depute
    Diminuer les voyage inutiles

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    anis il y a 2 jours

    ce raisonnement n'est pas juste. Quand l'Etat a augmenté la redevance de Canal il l'a immédiatement répercuté sur le client. La même chose se produira avec une nouvelle taxe de 2,5%. C'est tjrs le client qui le paie car tout le Chiffre d'affaires des operateurs provient de ces clients
    Par contre au Mali la taxe sur les operations de transfert n'a pas fait baisser les transactions.
    Je pense qu'on aura le même phénoméne au Sénégal car avec l'avénement de Wave les tarifs étaient trés accessibles et on oublie souvent que l'Etat va aussi taxer de 1% les paiements via Cash donc faute d'alternatives interessantes les volumes de transactions vont se maintenir

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    Ngor Poquelin il y a 2 jours

    Sauf que cette contre-proposition, même si elle paraît plus cohérente avec les objectifs d’inclusion financière et de croissance digitale, nécessite une capacité de régulation et de contrôle fiscal plus solide dont l'état ne dispose pas actuellement. En effet taxer le chiffre d’affaires des opérateurs suppose un système de contrôle et d’audit rigoureux, ce qui peut être plus difficile que de prélever directement à la source sur chaque transaction.
    L’option choisie par l’État (0,5 % sur les volumes) est donc techniquement plus facile même si cela reste socialement et économiquement plus risquée à long terme.
    Une solution de compromis pourrait être d'appliquer une taxe modérée sur les volumes (par ex. 0,2 % au lieu de 0,5 %) + une taxe additionnelle sur les revenus des opérateurs.
    Cela répartirait l’effort entre usagers et opérateurs, sans trop freiner la digitalisation.

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    Laye il y a 2 jours

    L'option de taxer 1% sur les transactions en espère est tout aussi facile à mettre en oeuvre ?

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    KI il y a 2 jours

    Les plus démunis vont en pâtir. La classe moyenne va retourner au cash en utilisant les cartes bancaires. Les banques vont perdre de l'argent avec les transferts compte vers mobile money qui vont baisser. Il ne suffit pas de ponctionner a tout va (déformation professionnelle pour inspecteurs des impots); il faut plutôt relancer l'économie par la production et le travail basé sur les investissements. Tirer vers le haut et non vers le bas...

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    Lamine il y a 2 jours

    Dans tous les cas c'est le sénégalais qui paie.
    Et c'est les mêmes risques.
    Je comprendrai ce choix si le pouvoir d'achat des sénégalais était mieux qu'avant.
    Malheureusement, ces mesures arrivent au moment où les sénégalais sont le plus fatigués

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    Issakha il y a 2 jours

    Je propose au Duo DiomayeSonko de faire les 02 taxes et d'orienter les recettes à la reconstruction des établissements élémentaires eu du moyen secondaires

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    Vladimir de Prague il y a 1 jour

    N'est-ce pas le medecin apres la mort? Il fallait faire ces propositions avant que la loi ne soit en vote a l'assemblee nationale.

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    Simple il y a 1 jour

    retour au cash

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    Intéressé il y a 1 jour

    Au troisième paragraphe, on lit ceci: « La malnutrition est un défi énorme, un fardeau même », renchérit Madiha Ahmed, agente d’un centre de recherche canadien, tandis qu’Abdoulaye Diagne, directeur du Consortium pour la recherche économique et sociale, pointe la « montée des maladies non transmissibles liées à l’alimentation », liée à une consommation excessive de sel, sucre et graisses.

    Il faut se relire avant de publier

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    Verités du front ... il y a 1 jour

    - Les acteurs n'ont pas attendu le dernier moment. Ils discutent avec le ministère des finances depuis des mois. Mais le gouvernement a choisi soudain de lancer dans l'urgence la loi et d'ignorer les propositions des acteurs.
    - Ces acteurs payent deja beaucoup d'impots. Mais là ils voient juste un choix entre cette loi qui va tuer le secteur et payer plus d'impot : il sont pret a augmenter leur impot. Ils sont prets eux a absorber cette nouvelle ponction de l'etat en faisant le pari que le secteur continuera a croitre. Mais leur capacité d'innover en souffrira pendant quelques années

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    RetourAuCash il y a 21 heures

    Retour au cash c simple c'est gens là ils sont tellement nuls ! C'est un recul de 20 ans mais depuis qu'ils sont là le pays a bcp regresse !

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