Avec un taux de réussite de seulement 21,12 % au premier tour du baccalauréat général, les résultats publiés ce mardi 8 juillet par l’Office du Bac confirment une tendance inquiétante. Au-delà des chiffres, c’est tout le modèle éducatif sénégalais qui est mis à l’épreuve.
Des résultats en chute libre
Sur les 156.050 candidats qui ont effectivement composé cette année, seuls 32.961 ont été déclarés admis d’office. Un chiffre qui représente à peine un élève sur cinq. Environ 48.751 candidats devront passer les épreuves du second tour, tandis que près de 74.000 sont recalés sans appel.
Les données publiées par l’Office du Bac révèlent également un faible niveau de performance générale : seulement 128 mentions Très Bien ont été attribuées, toutes séries confondues. Au total, moins de 22 % des admis ont décroché une mention.
Déséquilibre massif entre filières
Le rapport met aussi en lumière un déséquilibre ancien dans l’orientation scolaire. Les séries littéraires concentrent 82 % des inscrits, avec plus de 40.000 candidats rien qu’en L’1. À titre de comparaison, la S2 en compte 23.681 et la S1 seulement 578.
Cette orientation écrasante vers les filières littéraires est souvent dictée par le manque de conseil scolaire ou une mauvaise perception des matières scientifiques, pourtant stratégiques pour le développement du pays. Résultat : la série S2 affiche 7.708 admis, contre 4.285 en L’1, alors même que cette dernière regroupe bien plus de candidats.
Un malaise structurel plus profond
Au-delà des résultats, ce sont les failles du système éducatif sénégalais qui apparaissent au grand jour.
Salles de classe surpeuplées, manque d’enseignants qualifiés, inégalités d’accès aux ressources, notamment en milieu rural, mais aussi programmes inadaptés : tous ces facteurs contribuent à affaiblir les chances de réussite des élèves. L’Office du Bac souligne d’ailleurs que ces difficultés "rendent difficile la réussite de l’écrasante majorité des élèves, notamment dans les zones rurales".
Un système à repenser
Ce bac 2025 met en lumière l’urgence d’une réforme profonde du système éducatif. Face à une jeunesse nombreuse, le pays ne peut plus se permettre d’avoir un enseignement qui n’ouvre pas sur des opportunités concrètes et n'accompagne pas suffisamment les élèves vers des filières porteuses.
Les résultats du bac ne sont pas qu’un bilan annuel : ils sont le miroir des inégalités et des carences d’un système en crise. Si rien n’est fait, ce sont les générations futures qui en paieront le prix.
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