Crises universitaires : le HCDS et le Ministère de l'enseignement supérieur scellent un pacte pour la pacification des campus
Les récentes scènes de violence qui ont secoué les universités sénégalaises, marquées par des affrontements et des destructions de biens, ont ravivé les inquiétudes sur la stabilité du système d’enseignement supérieur. Face à ce climat dégradé qui menace la mission académique, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), en partenariat avec le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS), a franchi une étape décisive en installant le Comité sectoriel de dialogue social du ministère.
Pour le président du HCDS, Mamadou Lamine Dianté, cette initiative traduit la volonté des plus hautes autorités de promouvoir une culture de prévention. Il estime que la réponse aux tensions ne peut être uniquement sécuritaire et que ce nouvel organe doit offrir aux acteurs l'opportunité de bâtir une stabilité pérenne. Selon lui, « ce comité permettra d’offrir aux différents acteurs universitaires l’occasion de contribuer, par la culture de la prévention des conflits, par le dialogue constructif et la concertation permanente, à la pacification durable de l’espace universitaire ». Il souligne également que cet apaisement est la condition sine qua non pour « continuer de doter notre pays d’un capital humain de qualité ».
Le ministre Daouda Ngom a, pour sa part, insisté sur l'urgence de cette démarche dans un contexte qu'il juge particulièrement sensible. Rappelant la pensée de Kofi Annan selon laquelle le dialogue est une nécessité et non un luxe, le ministre a précisé les contours de cette nouvelle instance. « Ce comité, je le rappelle, ne devra être ni un cadre de revendication, ni un espace de négociation. Il sera avant tout un baromètre du climat social, un outil de veille, d’anticipation et de prévention », a-t-il affirmé, définissant ainsi l'organe comme un mécanisme de médiation au bénéfice de toute la communauté universitaire.
Cette dynamique s'inscrit dans un mouvement global déjà amorcé au sein des grandes institutions telles que les universités Cheikh Anta Diop de Dakar, Gaston Berger de Saint-Louis ou encore l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane. Durant deux jours, les participants à cet atelier se sont penchés sur les causes profondes des violences afin d'élaborer des stratégies de résolution durable. L'enjeu dépasse la simple pacification des campus, car l'instabilité compromet les ambitions de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 ».
En guise de conclusion, le ministre Daouda Ngom a souhaité rappeler, en citant Nelson Mandela, que « la paix durable ne peut être imposée, elle doit être construite par le dialogue ». Cette installation marque donc le début d'une ère où la concertation devient le principal outil de gouvernance pour garantir l'excellence académique et la sécurité des étudiants.
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