Les populations des villages de Bandia, Kirène, Séniya, Kinabur et localités de la commune de Diass et de Sindia ont décidé d’unir leurs forces. Réunis autour d’un comité intervillage, elles veulent désormais parler d’une seule voix face aux nuisances provoquées par les carrières et aux défis environnementaux et sociaux liés à l’exploitation minière.

Le nouveau cadre de concertation s’est doté d’un document de plaidoyer destiné aux communes, à l’administration et aux entreprises. L’objectif est de faire respecter les engagements pris par les exploitants, notamment la réhabilitation des sites après exploitation, la réfection des routes dégradées par les camions ou encore la réduction des pollutions sonores et atmosphériques.

"Les carrières ne sont pas des ennemis. Elles doivent travailler en bonne intelligence avec les populations pour réduire les nuisances et s’impliquer dans le développement local", a déclaré le maire de Diass, Mamadou Ndione, qui a promis de porter la voix des communautés auprès de l’État et des investisseurs.

Selon le comité de veille de Bandia, coordonné par Assane Dione, les conséquences sont lourdes pour les habitants : murs fissurés par les explosions, maladies pulmonaires dues à la poussière, apiculture abandonnée à cause des abeilles qui fuient, routes impraticables mettant en danger les malades devant être évacués. "Les entreprises tirent beaucoup de profits de nos terres, mais en retour, les populations ne voient pas leur compte", regrette-t-il.

Les communes veulent désormais jouer un rôle de catalyseur, en coordonnant les actions entre collectivités et exploitants. Elles comptent orienter les investissements sociaux des entreprises vers les priorités locales : hydraulique, infrastructures routières, énergie, autonomisation des femmes et des jeunes.

Cette initiative, appuyée par des partenaires comme Oxfam et Enda, marque une nouvelle étape dans la lutte citoyenne pour un développement durable et équitable dans la zone minière de Diass.