Une commission d’enquête indépendante, mandatée par le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU, a accusé Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza. Le rapport, présenté mardi à Genève par la juriste sud-africaine Navi Pillay, affirme que “l’intention de détruire les Palestiniens” est manifeste.

Des accusations graves contre les plus hauts dirigeants israéliens

Le document de 72 pages met en cause les plus hautes autorités israéliennes, notamment le président Isaac Herzog, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. 

Selon la commission, ces responsables ont “orchestré une campagne génocidaire depuis près de deux ans” visant spécifiquement la population palestinienne de Gaza.

Le rapport affirme qu’Israël a commis quatre des cinq actes constitutifs de génocide définis par la Convention de 1948, à savoir :

- Le meurtre de membres du groupe ciblé

- Des atteintes graves à l’intégrité physique et mentale

- L’imposition de conditions de vie destructrices

- Des mesures visant à empêcher les naissances

Une situation humanitaire catastrophique

Les enquêteurs dénoncent un nombre “sans précédent” de Palestiniens tués, dont des enfants directement ciblés. Ils évoquent également :

- Le siège imposé à Gaza

- La famine provoquée par le blocage de l’aide humanitaire

- La destruction systématique des infrastructures de santé et d’éducation

- Des violences sexuelles et sexistes

- Des attaques contre des sites religieux et culturels

- Le non-respect des ordonnances de la Cour internationale de justice

Navi Pillay insiste : “Chaque jour d’inaction, coûte des vies et érode la crédibilité de la communauté internationale.” Elle appelle à une mobilisation urgente pour mettre fin à ce qu’elle qualifie de “campagne génocidaire.”

Israël rejette fermement les conclusions

Le gouvernement israélien a immédiatement réagi en qualifiant le rapport de “biaisé et mensonger”. Le ministère des Affaires étrangères, dirigé par Gideon Saar, accuse la commission de “servir de relais au Hamas” et appelle à sa dissolution, informe l'APS.

Dans la nuit précédant la publication du rapport, une opération militaire israélienne de grande envergure a visé Gaza, faisant au moins 38 morts, selon l’agence palestinienne WAFA citée par l’AFP.

Le rapport intervient dans un climat international tendu, près de deux ans après le début de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023. L’Assemblée générale de l’ONU a récemment adopté la “Déclaration de New York” réaffirmant la solution à deux États, tout en excluant le Hamas des négociations.