François a refait le geste d'humilité du Christ envers ses apôtres, lors de la dernière Cène, avant d'être arrêté, condamné à mort et crucifié le lendemain à Jérusalem. "Jésus s'est fait esclave pour nous servir, nous guérir, nous laver", a lancé le pape dans la chapelle de Rebibbia, devant 150 femmes, dont une quinzaine de mères avec enfants, et 150 hommes. Puis sans calotte blanche sur la tête, Jorge Bergoglio s'est agenouillé devant chacun de douze détenus, femmes et hommes mélangés, versant de l'eau avec un broc sur un de leurs pieds, l'essuyant avec une serviette avant de le baiser.Pour les femmes, deux Nigérianes, une Congolaise, une Equatorienne et deux Italiennes, et pour les hommes, quatre Italiens, un Brésilien et un Nigérian, avaient été choisis. Une des détenues africaines tenait son enfant de deux ans sur les genoux et le pape lui a lavé aussi le pied. "Quand Jésus lave nos pieds, il nous lave tout entier, nous purifie. Moi aussi j'ai besoin d'être lavé par le Seigneur. Priez pour qu'il lave aussi les choses sales qui sont en moi! ", avait-il lancé dans son homélie. A son arrivée à la prison, il avait embrassé et serré des mains, bénissant des chapelets ou traçant le signe de croix sur le front de quelque trois-cents détenus. Quelques semaines après son élection en 2013, le pape argentin s'était rendu le Jeudi Saint dans la périphérie de Rome dans un centre de détention pour mineurs. Il avait lavé les pieds de détenus des deux sexes, dont une musulmane.Le pape argentin visitait déjà les prisonniers à Buenos Aires. Il s'était interrogé en décembre 2013: "Pourquoi lui est-il tombé et pas moi? C'est un mystère qui me fait prier et me rapproche des détenus".