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AFSF 2025 : la PARM mise sur l’innovation et la formation pour sécuriser l’agriculture africaine

Auteur: Moustapha TOUMBOU

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AFSF 2025 : la PARM mise sur l’innovation et la formation pour sécuriser l’agriculture africaine

L’avenir de l’agriculture en Afrique s’écrit à Dakar. Du 31 août au 5 septembre, la capitale sénégalaise accueille le Africa Food Systems Forum (AFSF). Considéré comme le plus important consacré à l’agriculture et aux systèmes alimentaires du continent, ce rendez-vous international réuni près de 6 000 participants venus d’horizons divers. L’édition de Dakar a choisi de placer la jeunesse au cœur de son agenda, sous le thème : « La jeunesse africaine à la tête de la collaboration, de l’innovation et de la mise en œuvre de la transformation des systèmes agroalimentaires ».

Au-delà des panels pléniers, un événement parallèle a eu lieu ce jeudi 4 septembre. Organisé par la Plateforme de gestion des risques agricoles (PARM), en partenariat avec le FIDA et le programme INSURED, il portait sur la réduction des risques liés aux investissements à travers la gestion des risques agricoles. Cette rencontre a donné la parole à plusieurs experts et praticiens, tous mobilisés autour du thème : Réduction des risques liés aux investissements grâce à la gestion des risques agricoles.

Le Dr Jean-Claude Bidogeza, expert technique au sein du PARM-IFAD, a rappelé l’approche intégrée de son organisation. « La spécificité de l’approche Parm, lorsqu’ils analysent les risques agricoles, c’est une approche holistique qui tient en compte l’ensemble des risques agricoles qui peuvent affecter le développement du secteur agricole ou des jeunes entrepreneurs. Donc les risques de production, sécheresse, inondation, maladie ravageuse, maladie des animaux, les risques de marché, les risques financiers, les risques d’accès au crédit et de remboursement, les risques institutionnels, les risques politiques, les stabilités politiques, les risques macro… tout cet ensemble de risques sont analysés en profondeur », a-t-il précisé dans son intervention.

Par ailleurs, il a insisté sur l’importance de dépasser le simple diagnostic : « Lorsque tu connais que le risque est déjà, c’est mieux le gérer. Et on va au-delà de ça, on va en profondeur et on propose des solutions qui peuvent aider les différents acteurs à mieux gérer ces risques ».

L’expert a également partagé l’expérience menée au Togo autour d’un projet régional. Il a expliqué que des mesures nationales, telles que l’interdiction d’exporter certaines commodités agricoles après un choc climatique, peuvent déstabiliser des filières régionales entières. « C’est une question qu’on a apprise, c’est qu’il faut avoir une approche régionale, toujours holistique et intégrée dans l’analyse des risques agricoles. Et ça, c’est extrêmement important pour pouvoir renforcer l’intégration régionale », estime-t-il.

La dimension académique de cette table ronde a été portée par Dr Ablaye Ngom, enseignant-chercheur à l’ISAE-UCAD. « ISAE-UCAD ambitionne de mettre en place un certificat sur la gestion des risques agricoles. C’est un certificat de courte durée, beaucoup plus flexible, qui permettra de former des professionnels opérationnels sur le terrain. Et ceci est un parfait alignement à la vision Sénégal 2025, qui ambitionne une société prospère, résiliente, mais aussi inclusive », a-t-il annoncé.

Poursuivant, il a détaillé les modules envisagés, qui incluent l’assurance agricole et l’accès au financement, tout en soulignant la nécessité de co-construire les programmes avec des organisations paysannes et des centres professionnels. « Dans nos programmes existants, que sont le diplôme universitaire en agriculture, la licence en agriculture écologique et biologique, et même le master en conseil agricole qui va démarrer l’année prochaine, tous ces programmes ont été co-construits avec les partenaires du milieu socio-économique », livre-t-il

Du côté des institutions financières, Assane Faye, directeur de la COOPEC-RESOPP, a expliqué comment son réseau de 37 coopératives rurales intègre déjà cette logique. « Sur nos registres, la COOPEC a intégré obligatoirement la nécessité de renforcer les compétences de ces producteurs-là, de ces exploitants agricoles. Alors, ce sera l’occasion de permettre à ces cibles d’identifier les facteurs de risque, de pouvoir les évaluer, les étudier, et aussi voir dans quelle mesure on peut, avec eux, développer des stratégies de mitigation ou de gestion de ces risques-là de manière générale », a-t-il informé

Il a décrit les innovations mises en place, notamment les assurances basées sur des indices satellitaires pour couvrir les risques liés à la pluviométrie. L’institution cherche aussi à lever les obstacles financiers qui freinent l’accès des jeunes aux crédits. A ce sujet, il précise que : « La première des priorités pour nous, ce sera déjà de mettre en place des mécanismes qui permettent de lever ces barrières et ces obstacles pour permettre à ces jeunes de pouvoir accéder aux solutions que nous proposons ».

Pour répondre à la question des garanties, il a présenté un mécanisme mis en œuvre par l’institution : « On peut citer le Mentorat. C’est un principe qui permet aux jeunes qui n’ont pas suffisamment de garantie de nous proposer une personne qui a l’expérience et qui est disposée à l’accompagner techniquement, un accompagnement de proximité. Et cet accompagnement-là est valorisé en termes de garantie ».

Au micro de Seneweb, le Dr Jean-Claude Bidogeza a rappelé que la gestion des risques agricoles repose sur trois niveaux. « Il y a les risques au niveau des ménages, qui arrivent souvent mais causent peu de dégâts, et qui peuvent être gérés par des pratiques agronomiques. Il y a les risques qui arrivent rarement mais causent des dégâts considérables, qui peuvent être gérés par des assureurs. Et enfin, il y a les risques que ni les ménages ni les assureurs ne peuvent gérer, qui nécessitent l’intervention des gouvernements à travers des politiques d’adaptation », indique-t-il.

En ce qui concerne le Sénégal, l’expert a donné son avis sur les politique d’adaptation déjà en place : « Vous avez une institution d’assurance agricole. Vous avez une banque agricole. Ce sont des instruments du gouvernement qui permettent quelque part d’aider à s’adapter. Ici, au Sénégal, on a eu la chance, il y a eu un comité interministériel de gestion des risques agricoles qui a été créé par le gouvernement. Il doit juste être accompagné pour qu’il continue les réunions ».

Auteur: Moustapha TOUMBOU

Commentaires (1)

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    Défenseur il y a 8 heures

    Ça c'est bien ! Il vous faudra repêcher les étudiants sérère et diola. C'est-à-dire des travailleurs non complexés . De vrais jeunes.

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