AKADEMIYA2063 et le Centre de Suivi Écologique à la pointe d’une initiative pour établir la bioéconomie dans l’agenda politique des pays d’Afrique de l’Ouest
Un atelier régional s’est ouvert jeudi 4 septembre 2025, à Dakar, au Sénégal, sur le thème « Vers une bioéconomie régionale en Afrique de l’Ouest : Contribution des innovations politiques, scientifiques et technologiques ». Organisée par AKADEMIYA2063, le Centre de recherche pour le développement (ZEF) de l’Université de Bonn, le Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (icipe) et le Centre de Suivi Écologique (CSE), cette rencontre ciblée d’une demi-journée constitue une plateforme stratégique pour discuter des voies à suivre pour établir les agendas de la bioéconomie en Afrique de l’Ouest. Elle mise sur les partenariats avec les principaux acteurs du secteur pour susciter le dialogue et booster le développement de la bioéconomie dans la région.
Objectif : « catalyser l’action régionale en matière de bioéconomie et renforcer la représentation africaine dans les discussions mondiales »
Réunissant des représentants triés sur le volet, cette session arrive à point nommé pour catalyser l’action régionale en matière de bioéconomie et renforcer la représentation africaine dans les discussions mondiales. Le dialogue a porté essentiellement sur l’identification des priorités de la région dans le domaine de la bioéconomie, le renforcement de la coordination régionale au sein du secteur et la promotion du partage des connaissances et de l’apprentissage basé sur les bonnes pratiques.
Cette importante rencontre a été aussi un moyen pour les pays d’Afrique de l’Ouest de se préparer au Sommet mondial sur la bioéconomie prévu en 2026 à Dublin, Irlande, ainsi qu’à la réunion préparatoire pour le Sommet mondial des affaires qui aura lieu en janvier 2026, à Hanovre, Allemagne.
Chaque participant a pris part aux dialogues de haut niveau afin de susciter l’action pour aider les pays d’Afrique de l’Ouest à établir conjointement une bioéconomie durable et inclusive dans un contexte de dynamique croissante.
À ce jour, au niveau mondial, plus de 65 pays possèdent des stratégies spécifiques en matière de bioéconomie. En Afrique, l’Afrique du Sud, la Namibie et l’Éthiopie ont développé des stratégies de bioéconomie, tandis que la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) est devenue en 2022 le premier bloc économique régional à établir une stratégie régionale de bioéconomie. Le dernier Sommet mondial sur la bioéconomie, organisé pour la première fois en Afrique, à Nairobi, au Kenya, en octobre 2024, a souligné l’importance grandissante de la bioéconomie sur le continent. Ce contexte dynamique permet aux pays de l’Afrique de l’Ouest de lancer le débat sur les voies à suivre pour mettre en place des programmes nationaux exhaustifs en matière de bioéconomie.
La nécessité de « bien appréhender les vastes ressources du continent, ainsi que les moyens d’assurer la durabilité biologique et écologique »
Dr Ousmane Badiane, Président d’AKADEMIYA2063 et Coprésident du Panel Malabo Montpellier, a déclaré : « Pour tracer la voie vers des économies africaines résilientes, il convient de bien appréhender les vastes ressources du continent, ainsi que les moyens d’assurer la durabilité biologique et écologique ». Selon lui, cet atelier, qui vise à faciliter le dialogue sur les politiques et l’apprentissage entre pairs, portera sur « les voies et moyens de contribuer à la formulation d’un programme cohérent en matière de bioéconomie en Afrique de l’Ouest en se basant sur les interventions de politiques et les innovations scientifiques et technologiques qui ont fait leurs preuves en Afrique et dans le monde ».
À mesure que la bioéconomie se développe sur le continent africain, le rôle des interventions institutionnelles et des directives en matière de politiques sera déterminant pour l’élaboration de stratégies nationales et régionales visant à promouvoir les économies biosourcées. En 2013, l’Afrique du Sud a été le premier pays africain à élaborer une stratégie axée sur la bioéconomie. En outre, assurant la présidence du G20, le pays a inscrit la bioéconomie à son agenda.
Vers l’élaboration d’une vision africaine de la bioéconomie en vue du Sommet mondial
M. Ben Durham, Directeur général de la bio-innovation au Ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation en Afrique du Sud, a déclaré à ce sujet : « La présidence sud-africaine du G20 cette année pose les jalons d’une bioéconomie mondiale inclusive et durable, qui tient compte des défis et des opportunités spécifiques au continent africain ». Il ajoute : « Notre objectif est de catalyser les investissements dans les industries durables basées sur la nature et la biomasse, de favoriser la mise en place de cadres de politiques propices et de stimuler l’innovation au sein des économies africaines et des pays en développement. Le Centre africain de financement de la bioéconomie, une initiative audacieuse et stratégique, a été conçu pour générer des outils pratiques permettant de mobiliser des financements durables là où le besoin est le plus pressant. Cet atelier s’inscrit parfaitement dans notre démarche collective pour élaborer une vision africaine de la bioéconomie en vue du Sommet mondial qui se tiendra en 2026 ».
« Les objectifs s’alignent sur la mission du Centre de Suivi Écologique du Sénégal »
Les parties prenantes sénégalaises, pour leur part, ont dirigé les débats au niveau local, en collaboration avec des intervenants du Ghana, du Nigeria, de la Sierra Leone et d’autres pays de la région. Elles ont pu également compter sur la participation d’experts issus de pays qui possèdent déjà des stratégies de bioéconomie et de représentants d’organisations engagées dans la recherche dans ce domaine afin d’offrir des perspectives plus larges.
A ce titre, le Professeur Cheikh Mbow, Directeur général du CSE, s’est réjoui d’avoir participé à cet effort monumental visant à faciliter le dialogue en vue de l’élaboration d’un programme de bioéconomie pour l’Afrique de l’Ouest ». Pour lui, les objectifs de l’atelier s’alignent sur la mission du Centre de Suivi Écologique qui consiste à « améliorer la compréhension et la gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement, grâce à la production et à la diffusion de produits et de services d’aide à la prise de décision destinés aux acteurs étatiques et non étatiques ».
Avec l’expansion de la bioéconomie en Afrique, on commence à reconnaître les moyens d’exploiter les ressources naturelles riches et variées du continent, ainsi que son savoir scientifique et ses connaissances, afin de développer des solutions durables. La bioéconomie vise à augmenter la production de produits à haute valeur ajoutée issus de ressources biologiques renouvelables, en combinant les ressources naturelles, les connaissances scientifiques et les technologies avec les perspectives de marché et les opportunités commerciales.
Sous ce rapport, AKADEMIYA2063 estime que l’élaboration de stratégies à l’échelle nationale et régionale pour promouvoir les économies basées sur la biotechnologie nécessitera la mise en œuvre d’actions institutionnelles et d’orientations stratégiques.
La session, qui a réuni plus de 35 délégués triés sur le volet, vise à encourager un dialogue de qualité, axé sur l’action, sur le thème des moyens dont disposent les pays d’Afrique de l’Ouest pour élaborer ensemble une bioéconomie durable et inclusive.
La rencontre, qui s’est tenue à un moment stratégique et opportun, a permis de catalyser l’action régionale en faveur de la bioéconomie et d’établir une représentation africaine solide dans les dialogues mondiaux, avec les objectifs suivants :
• Offrir aux pays d’Afrique de l’Ouest un cadre de discussions sur les voies et moyens permettant de mettre en place des programmes nationaux complets en matière de bioéconomie ;
• Identifier les principales priorités de la région dans le domaine de la bioéconomie et renforcer la coordination régionale dans le secteur ;
• Positionner le Sénégal en tant qu’acteur régional dans l’avancement des politiques et des pratiques en matière de bioéconomie ;
• Faciliter le partage des connaissances et l’apprentissage des bonnes pratiques afin de soutenir le développement d’un programme de bioéconomie en Afrique de l’Ouest.
Commentaires (1)
Très bonne INITIATIVE
Participer à la Discussion