Alors que son père fait partie de l’octroi, en juin 2024, de la mention «Mort pour la France» à six tirailleurs sénégalais abattus dans le camp militaire de Thiaroye, au petit matin du 1er décembre 1944, Biram Senghor, fils de Mbap Senghor tombé sous les balles de l’armée coloniale française, pour avoir demandé le paiement de sa solde, ne compte pas baisser les bras face à cette « injustice » de la France. Il a déposé plainte ce mardi 24 juin contre x et contre l’État français pour « recel de cadavre » devant le tribunal judiciaire de Paris.

Selon "Le Monde" qui rapporte l’information, Biram Senghor, ancien gendarme de 86 ans, refuse de déposer les armes, sept mois après la reconnaissance, par la France, de ce crime colonial qui a fait des dizaines de morts (35 officiellement), dix fois plus, selon des historiens.

«Maintenant que la France a reconnu avoir massacré son père, M. Senghor demande le retour de son corps pour qu’il puisse l’honorer. Or, depuis 80 ans, des individus travaillent à maintenir l’opacité autour des faits et en empêchant l’accès à des documents qui permettraient de localiser les corps et de connaître le nombre de victimes», plaide Mbaye Dieng, l’avocat sénégalais de Biram Senghor, mandaté à Paris pour le représenter.

«Il nous est difficile d’avoir toute confiance dans le discours officiel français, car l’État a menti à plusieurs reprises", ajoute Me Dieng.

Dans son acte de décès, la source signale que Mbab Senghor a été présenté comme un déserteur par les autorités françaises. Puis, après des années de combat de son fils Biram, l’État est revenu sur ce qualificatif.