Le différend entre Awa Baba Thiam et Salamata Sow, dite Salla Sow, a atteint son paroxysme au tribunal correctionnel de Dakar, où les deux ex-amies se sont affrontées pour diffamation, injures et collecte de données à caractère personnel. Leur brouille trouve son origine dans la fuite d’audios injurieux après le mariage de la fille d’Awa Baba Thiam en 2023. Bien qu’ayant porté plainte en premier, Awa Baba Thiam a été déférée devant le parquet.
Jugée ce jeudi 10 juillet 2025 après plusieurs renvois, l’audience a été tendue, les deux femmes étant à la fois prévenues et parties civiles. Awa Baba Thiam est poursuivie pour diffamation, injures, menaces de mort via les technologies de l’information et collecte de données personnelles. Salla Sow est accusée de diffamation et injures publiques. À la barre, Salla Sow a traité Awa Baba de « menteuse » et refusé de répondre à son avocat.
Awa Baba Thiam a nié les accusations, expliquant : « Le jour du mariage de ma fille, à 4 heures du matin, j’ai reçu un message de Salla. La veille, elle avait apporté des cadeaux avant de partir. Le lendemain, des audios insultants à mon encontre ont fuité. Des influenceurs et même des homosexuels faisaient des directs pour m’attaquer. » Salla Sow a reconnu les insultes, justifiant sa colère : « Elle n’avait pas les moyens pour le mariage de sa fille. J’ai tout financé, pensant que c’était aussi ma fille. Mais le jour J, elle m’a ignorée, m’humiliant. » Elle affirme avoir envoyé les audios uniquement à Awa Baba, suggérant que cette dernière les aurait diffusés.
L’enquête a révélé que Saly Kama, domestique d’Awa Baba Thiam, a déclaré que sa patronne lui avait emprunté son téléphone pour envoyer des messages injurieux à Salla Sow. Cependant, les enquêteurs ont écarté l’implication de Saly Kama, notant que le message litigieux, truffé de fautes, ne pouvait être attribué à une personne de son niveau d’instruction.
Révélation choc de Salla Sow
Salla Sow a dévoilé des détails intimes : « On se connaissait depuis l’enfance. En 2014, après mon mariage, elle m’a recontactée pour que je l’aide à faire reconnaître son enfant par Bougane Guèye Dany. J’ai refusé, mais elle est passée par ma mère. » Ces propos ont indigné Me Mamadou Guèye Mbow, avocat d’Awa Baba Thiam, qui a dénoncé une atteinte à la vie privée.
Awa Baba Thiam a rétorqué : « Ce n’est pas moi qui l’ai recherchée. On avait de bons rapports. Elle m’avait même organisé une surprise pour mon anniversaire. Mais elle a vu chez moi des gens qu’elle ne voulait pas, ce qui a causé une altercation. Je lui ai dit qu’elle ne pouvait pas me contrôler. » Salla Sow l’a de nouveau traitée de menteuse, obligeant la présidente du tribunal à intervenir : « Vous êtes des grandes dames, des modèles. Vous devez revoir votre comportement après cette audience. » Salla Sow a présenté ses excuses au tribunal.
100 millions FCFA réclamés par Awa Baba Thiam
Me Amadou Yéri Ba, avocat de Salla Sow, a demandé le franc symbolique pour les intérêts civils. Me Mamadou Guèye Mbow, pour Awa Baba Thiam, a réclamé 100 millions FCFA de dommages et intérêts, estimant que l’honneur de sa cliente a été gravement atteint. Le procureur a requis l’application de la loi pénale. Me Yéri Ba a plaidé la relaxe de Salla Sow, présentée comme la véritable victime, et demandé le rejet de la demande d’Awa Baba, estimant que le tribunal « n’est pas un lieu pour battre monnaie ». Me Guèye Mbow a dénoncé une procédure injuste contre sa cliente, critiquant les déclarations douteuses de la domestique et réclamant la relaxe d’Awa Baba Thiam, qualifiée d’« arroseuse arrosée ».
Le délibéré est attendu le 14 août 2025.
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