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LE MOT DU JOUR : Sommes-nous assis sur un volcan ?

Auteur: Mademba Ramata DIA

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Barthélémy Dias a été arrêté hier suite à une manifestation de jeunes de Benno. Quatre jeunes de l'Apr dont Abdou Mbow qui exprimaient leur courroux à Liberté 6, ont été interpellés par les forces de l'ordre. La tension monte d'un cran. La raison ? Au moment où le pays commençait à retrouver une certaine accalmie, Me Wade nous sert sa nouvelle trouvaille à huit mois d'une échéance majeure : le ticket présidentiel.

Cette donne risque d'embraser le pays. L'opposition entend s'y opposer. La première illustration de ce refus a été symbolisée par les jeunes de Benno. Ces derniers, sous l'impulsion de Barthélémy Dias, ont pris possession de la rue pour étaler leur colère. Ils entendent mettre la pression sur le régime de l'alternance pour que ce projet de loi soit retiré du circuit.

En cela, ils seront épaulés par les  leaders de l'opposition et les ténors de la société civile qui, dans les heures à venir, vont dérouler leur plan anti- ticket présidentiel. Les consciences s'interrogent : sommes-nous assis sur un volcan ?  Cette question, beaucoup de Sénégalais se la posent au regard de l'escalade de la tension dans notre pays.

Depuis près de trois mois, il ne se passe pas un jour sans qu'on ne relève des marches, des manifestations de mécontentement ou des grèves. Les contestations fusent de toutes parts. Dans tous les segments sociaux, on râle. Le palais présidentiel est devenu le mur de lamentations. Des gens viennent jusque là pour se brûler. Des signaux pleins de symbole.

Le pouvoir a certainement décrypté ces différents messages émanant de couches sociales qui semblent faire le deuil de leurs espérances. À cela vient se greffer la lancinante question d'un mal-vivre qui s'accentue avec une spirale inflationniste qui continue sa courbe ascendante. Dans cette situation alambiquée, le découpage administratif s'en mêle.

Un jeune tué à Sangalkam suite à un rejet des populations locales qui ne s'y retrouvent pas dans le morcellement de leur terroir. Le rapport entre un individu et sa terre d'origine est sacré. À Mbane, les résidents ont eu même à se priver de nourriture pour dire simplement : « touche pas à nos lopins de terre ». Un front du refus est en train de prendre forme pour empêcher à Wade de réussir son objectif.

Le mot d'ordre semble être : «  touche pas la énième fois à notre Constitution ». Dans tous les cas, les ingrédients d'un mélange détonnant qui peut exploser à tout moment sont là bien présents. Et de là à penser que nous sommes assis sur un volcan qui peut entrer en éruption à tout moment, il n'y a qu'un pas qu'on peut franchir allégrement.

Auteur: Mademba Ramata DIA
Publié le: Mardi 21 Juin 2011

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