Évictions d’Ousmane Diagne et du Général Tine : Ousmane Sonko et Pastef obtiennent gain de cause
C’est sans surprise ! Ousmane Diagne et le Général Jean-Baptiste Tine, respectivement ministre de la Justice et ministre de l’Intérieur, quittent officiellement le gouvernement. Leur éviction a été actée par la publication, ce samedi 6 septembre 2025, de la liste du nouvel attelage gouvernemental. Une décision qui ne surprend guère si l’on sait que les deux étaient sur un siège éjectable depuis belle lurette.
Jadis bénis par Pastef et son président lors de la formation du premier gouvernement, où leur profil enchantait plus d’un, les deux personnalités, portées au pinacle pour leur intégrité et leur sens de l’honneur dans le service public, sont devenues honnies dans la foulée, découvrant à leurs dépens l’ingratitude de leurs fonctions.
Entre les désormais ex-ministres (de la Justice et de l’Intérieur) et le parti au pouvoir, le fil était déjà devenu trop tendu (après juste 7 mois dans le gouvernement) lors de la dernière campagne électorale en perspective des législatives du 17 novembre 2024. Avant de se rompre littéralement avec les critiques récentes sur les lenteurs notées dans la diligence de certains dossiers, notamment liés aux événements politiques de 2021 à 2024.En effet, tous deux ont essuyé les critiques du chef du gouvernement qui les accusait ouvertement d’avoir failli à leur mission. « Notre convoi a été attaqué trois fois et il n’y a eu aucune arrestation. Ceci montre la faillite de l’État. J’ai appelé le ministre de l’Intérieur et de la Justice, en tant que candidat, pour les informer des projets de Barthélemy Dias d’attaquer notre convoi. Après la première attaque, je les ai encore appelés, mais rien. Trois attaques, zéro interpellation. Il faudra qu’ils prennent leurs responsabilités », avait déclaré Ousmane Sonko à Dakar, en marge de la campagne pour les élections législatives, pointant la responsabilité de Tine et Diagne.L’arrestation musclée et la condamnation des gardes rapprochés de l’ancien maire de Dakar après cette sortie du Premier ministre n’ont visiblement rien changé dans la perception, puisque Pastef leur reproche d’être trop passifs et de manquer de célérité, surtout avec ses adversaires politiques et les présumés prédateurs des deniers publics.
« Qu’on ne compte pas sur moi pour exercer la moindre pression sur les magistrats du siège »
Sous le feu roulant des critiques à l’Assemblée nationale notamment, droit dans ses bottes, Ousmane Diagne réplique aux députés de Pastef : « Je n’ai jamais accepté qu’on fasse pression sur moi, surtout dans un sens déterminé. Qu’on ne compte pas sur moi pour exercer la moindre pression sur les magistrats du siège. Je n’ai aucune autorité sur eux. Je sais qu’ils font un excellent travail. Il leur arrive de prendre des décisions en parfaite contradiction avec les réquisitions du parquet et je n’ai jamais eu à faire la moindre observation, encore moins la moindre critique. C’est de leur responsabilité, c’est de leur prérogative. Le seul moyen qui s’offre à nous – je veux dire à mes services du parquet – c’est de faire usage des voies de recours qui leur sont reconnues par la loi. »
Une position que le Premier ministre Sonko ne partage pas. Au lieu de déployer le parapluie de protection pour son ministre, il en rajoute une couche. Selon lui : « Le peuple a parfaitement le droit d’exiger des résultats de la justice. Pourquoi pourrait-on exiger des comptes du Président, du Premier ministre ou de l’Assemblée, mais pas de la justice qui se fait au nom du peuple ? Le temps de la justice est celui des hommes, car c’est au nom des hommes qu’elle est rendue. En matière judiciaire, la célérité est un principe fondamental, la justice doit être rapide. Des poursuites disciplinaires peuvent être engagées contre les magistrats en cas de négligence, notamment lorsque des dossiers dorment dans les cabinets d’instruction jusqu’à l’épuisement des délais de prescription. »
« Nous veillerons à ce que la Justice se réconcilie avec les Sénégalais »
À côté de ces « lenteurs », également, Pastef et Ousmane Sonko semblent avoir en travers de la gorge leurs dernières débâcles judiciaires, dont la plus retentissante est sans doute le rejet du rabat d’arrêt introduit par le leader de Pastef dans l’affaire Mame Mbaye Niang. Hors de ses gonds après cette décision de justice, le Premier ministre avait d’ailleurs fait une sortie fracassante, tirant à bout portant sur le président Diomaye et sur une « justice instrumentalisée ».
C’est dire donc qu’entre le Premier ministre et la justice, le malaise est profond et la seule manière d’y remédier est d’imposer la vision pastéfienne à Thémis.Aujourd’hui, le choix porté sur Yacine Fall, un membre de Pastef, pour gérer ce département ô combien sensible semble montrer l’orientation que le nouveau régime veut impulser. « La Justice est aussi une préoccupation majeure du président de la République, depuis son programme jusqu’à la vision Sénégal 2050.
En termes de réforme et de fonctionnement, nous veillerons à ce que la Justice se réconcilie avec les Sénégalais et reconquière la confiance de l’ensemble du peuple », a précisé le Premier ministre. Le directeur du Port et membre de Pastef, Waly Diouf Bodian, de renchérir : « La récupération des ministères de souveraineté était impérative et augure d’une meilleure tenue par des hommes du projet. »Plusieurs Sénégalais n’ont pas manqué de s’alarmer de cette nomination (une pastéfiste pour donner des ordres au parquet) et de cette déclaration du Premier ministre. « Non ! Dis plutôt que la justice se réconcilie avec... Pastef (en se soumettant totalement à lui). C’est ça l’objectif de ce remaniement et de cette déclaration. On attend de voir la suite », a d’ailleurs rétorqué un internaute.
Qu’en sera-t-il réellement ? Le temps édifiera !
Commentaires (67)
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C’est dur à dire, mais ça confirme les récents propos de yerim seck cocernant la "guerre" de contrôle des ministères. Diomaye aurait il lâché prise pour le faire mentir ? Sonko aurait il finalement pris le dessus ?
L’avenir nous édifiera mais vigilance est de mise.
C’est faire preuve d’intolérance politique et surtout de bêtise.
La vérité, c’est que Pastef n’a pas les ressources humaines nécessaires pour développer le pays et qu’il doit, comme des partis plus forts que lui dans le passé, aller voir ailleurs.
Ne pas comprendre cette evidence, d’autant qu’on a fait la promotion des appels à candidatures, c’est faire preuve de la plus crasse des bêtises comme le prouve WALY DIOUF BODIAN sur qui on peut compter pour dire des inepties de jeune étudiant immature.
Nos autorités risquent de rencontrer de vraies adversités parce qu’elles se surestiment
C’est dommage. L’arrogance perd tous nos gouvernements
Ce que tu ignores manifestement, c’est que 80% des morts n’étaient pas des militants encartés de Pastef.
Des apolitiques ont pris des risques parce que la démocratie était en danger.
Pas parce qu’ils étaient de Pastef
Vous risquez d’avoir de sacrées déceptions si vous pensez que.les 54% de Diomaye sont des militants de votre parti
Les tocards peuplent le gouvernement et les postes de direction
On a l’impression que le gouvernement aime les nullards
Il y’a des gens compétents et propres et qui ne sont pas de votre parti.
Nguir yalla. Souvenez-vous en !!!!
C la fin de la recreation dinguene tal lenene loudoul saga Sonko criminels
Ce pays où ça sent mauvais, partout c'est l'odeur de la misère! Et on ose faire les arrogants.
Je ne viens au Sénégal qu'en saison sèche pour m'éviter cette merde!
Pauvre Sénégal!
Le problème c'était ces 2 ministères.
Il s'en fout des problèmes des sénégalais
Il fallait faire tout pour changer ses 2 ministres.
Son seul soucis est de participer aux élections en 2029
Restez et mourrez ou vous êtes. Vous êtes un émigré, continuez à vivre petitement la ou vous êtes.
Vous ne venez ici qu’en saison sèche ? Restez où vous vivez jusqu’à la fin de vos jours
Dans les pays où vous êtes on sait quelles sont vos conditions de vie. C’est à nous de nous apitoyer sur votre sort
Pastef les avaient pour se venger contre le général Mousaa Fall.,les juges Mahamim,Karim.....
Tout se passe comme si ce pays manquait de ressources humaines de qualité et que le militantisme remplace la compétence
Diomaye a définitivement donné la présidence et le pays à sonko .
Enlevez c est emballé et pesé ?
Le peuple, qui a massivement voté pour une rupture, exige des résultats tangibles, une justice rapide et équitable, et une gouvernance alignée avec les promesses de transparence et de reddition des comptes. Ce remaniement marque un tournant : il ne s’agit pas d’un simple jeu de chaises musicales, mais d’une volonté affirmée de replacer les leviers de l’État entre les mains de ceux qui incarnent le projet de transformation.
La nomination de Yacine Fall, bien que critiquée par certains, s’inscrit dans cette logique de cohérence politique. Le peuple ne veut plus de demi-mesures ni de blocages institutionnels. Il veut une justice qui parle son langage, qui agit avec célérité et qui ne se réfugie plus derrière des lenteurs procédurales pour éluder les responsabilités.
Le message est clair : le temps de l’impunité est révolu. Le peuple observe, et cette fois, il exige des comptes.
Je tiens à exprimer ma sincère reconnaissance à la DGPN, la GN, la BNSP, à l'administration territoriale et à tous les collaborateurs du Ministère pour leur dévouement, leur intégrité et leur sens du devoir. À travers eux, je salue la Nation sénégalaise tout entière pour sa confiance et son soutien constants.
Je félicite chaleureusement le nouveau Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique Mouhamadou Bamba Cissé et lui adresse mes vœux de succès dans l'accomplissement de cette mission exigeante et essentielle pour notre pays. Je lui réitère mon soutien indéfectible dans la continuité du service de la République.
Je suis fier d'avoir pu contribuer, à ma manière, à son développement et à sa sécurité. Je suis convaincu que l'avenir est prometteur et que nous continuerons à travailler ensemble pour bâtir un Sénégal plus souverain, plus juste et plus prospère.
Général Jean Baptiste Tine
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