L’information relative à l’affaire de l’alerte à la bombe qui a ameuté tout le Sénégal, hier, n’est pas gratuite. C’est en tout cas l’avis de nombre d’observateurs qui ont vite fait d’établir la corrélation avec la décision de justice favorable aux anciens dignitaires du régime de Me Abdoulaye Wade, dans le cadre de la traque des biens dits mal acquis.
Curieuse coïncidence entre cette alerte et la date du délibéré de la Cour de la Cedeao (Communauté des Etats d’Afrique de l’ouest) qui avait été saisie d’une plainte par Me Ousmane Ngom, Karim Wade, Oumar Sarr et compagnie pour faire annuler la contrainte d’interdiction de sortie du territoire, que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) avait émise à leur encontre ! Quoi qu’il en soit, relevons que l’alerte de la bomme, qui a été diffusée par la presse, date de la semaine dernière. Et depuis lors, les forces de sécurité y travaillent sous la houlette de la hiérarchie militaire, policière, de la gendarmerie et la présidence de la République, sans que l’affaire ne s’ébruite. S’il a été bien verrouillé jusqu’ici, sa diffusion spontanée et généralisée ressemble fort bien à « une fuite d’informations organisée et planifiée.»
MANIPULATIONS. Il convient de relever à ce niveau qu’il s’agit là d’une manœuvre assez risquée, en ce sens que la diffusion d’une telle information touchant la sécurité nationale pourrait donner des idées aux esprits tordus et même aux éléments du réseau dormant de terroristes, dont faisait état le ministère des affaires étrangères. Elle peut également installer la peur et la panique au sein des populations qui se sont senties rassurées, lorsque les forces armées sénégalaises en route pour le Mali ont été montrées à la télévision, suite à la fermeté affichée par le Chef de l’Etat, Macky Sall face aux Djihadistes. Lors de la première manche du combat juridique, que les dignitaires du Pds avaient engagée et remportée devant la Cour de la Cedeao, quant à sa compétence à connaître de l’affaire de la traque des biens mal acquis, une vaste opération d’intoxication avait été lancée dans la presse. L’objectif, qui avait presque réussi, était de faire croire à l’opinion nationale, loin de la Cedeao, que Me Ousmane Ngom, Karim Wade et compagnie avaient été déboutés de toutes leurs demandes. Il nous revient qu’aujourd’hui, c’est l’option d’une manifestation populaire qui a été initialement planifiée, pour nouer l’information relative au verdict de la Cour de la Cedao. Mais les faucons des sphères de décision du régime ont finalement penché, à la dernière minute, pour l’histoire de la bombe des Djihadistes qui était pourtant disponible depuis jeudi 14 février passé.
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